Le pigiste de Sputnik retenu en otage par des insurgés houthis à Sanaa, au Yémen, a appelé son épouse pour lui dire qu'il était sain et sauf. Il était resté injoignable pendant deux jours.
«Je n'avais aucune communication avec mon mari, mais il y a un quart d'heure, nous avons pu nous parler au téléphone, a raconté la femme du journaliste à Sputnik. Il a dit qu'il allait bien. Mais ils [les Houthis, ndlr] ne disent pas quand ils les libèreront. Certains affirment qu'ils seront relâchés dans deux jours.»
Elle a précisé qu'ils avaient cinq enfants, dont l'aîné avait 16 ans et la benjamine 3 ans, et que leurs enfants étaient très inquiets depuis qu'ils avaient appris que leur père avait été pris en otage. «La maison a été soumise à une perquisition», a-t-elle ajouté. Elle a constaté que mardi la situation à Sanaa était plus calme que les jours précédents.
Les insurgés houthis ont investi samedi dernier le centre de télévision où se trouve, entre autres, le siège de la chaîne Yemen Today réputée être proche du parti de l'ex-Président yéménite Ali Abdallah Saleh. Le pigiste de Sputnik qui travaillait pour cette chaîne était injoignable depuis deux jours. Deux sources indépendantes l'une de l'autre ayant des contacts avec les insurgés ont annoncé ce mardi à Sputnik que son pigiste était retenu en otage avec 40 autres journalistes par les houthis au siège de la télévision. Les journalistes ont déclaré dimanche se mettre en grève de la faim.
La chaîne Yemen Today est réputée proche du Congrès populaire général (parti de l'ex-Président yéménite) qui a appelé les habitants à défendre le pays contre son récent allié, le mouvement houthi Ansar Allah. Elle a diffusé un discours d'Ali Abdallah Saleh dans lequel il appelait à un soulèvement contre les Houthis et interdisait aux militaires qui lui étaient restés fidèles d'obtempérer à leurs ordres.
La Fédération internationale des journalistes a fermement condamné cette action. Les journalistes ne doivent jamais être otages, a déclaré à Sputnik Ernest Sagaga, chef du Département des droits de l'Homme et de la protection des journalistes. Il a rappelé, en sa qualité de juriste, que la prise d'otage était un crime de guerre.