De Villepin: il faut que la voix de l’Algérie «porte de nouveau dans le monde arabe»

C’est un véritable plaidoyer pour la paix dans le monde, que Dominique de Villepin a fait, le 27 mars à Alger, lors duquel il a affirmé qu’«il faut que la voix de l’Algérie, cette voix singulière du refus de la guerre et du refus de l’ingérence, porte de nouveau dans le monde arabe».
Sputnik

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«Il faut que la voix de l'Algérie, cette voix singulière du refus de la guerre et du refus de l'ingérence, porte de nouveau dans le monde arabe», a déclaré Dominique de Villepin, le 27 mars, à l'École supérieure algérienne des affaires (ESAA), à Alger, à l'occasion de sa visite dans le pays, du 26 au 28 mars, à l'invitation de l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, relate Le Soir d'Algérie.

«On a besoin d'entendre l'Algérie sur la Libye, sur le Yémen mais aussi sur la question syrienne. Aujourd'hui et demain, son expérience pourrait être primordiale, elle qui a su surmonter les épreuves d'une nation et d'un tissu social déchirés par la guerre civile», a déclaré l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, lors de sa conférence dont l'intitulé était: «Réconcilier les silences: Donner sa parole pour la paix». «L'Algérie a son rôle à jouer, notamment en tant que puissance stabilisatrice. Elle l'a prouvé en Afrique, en particulier au Mali, via son implication dans la signature des accords d'Alger de 2015 [sur le Mali, ndlr], dont le suivi doit néanmoins être renforcé», a-t-il ajouté.

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Dominique de Villepin n'a pas mâché ses mots sur la situation tendue au Moyen-Orient en affirmant que «La paix au Moyen-Orient n'est pas souhaitée par beaucoup de monde», selon le journal El Watan, «Comme si dans cette région», écrit le journal citant le conférencier, «le danger viendrait de la paix», en évoquant l'urgence de la «réconciliation entre Israël et la Palestine, sans laquelle aucune stabilité ne saurait voir le jour» dans la région. «Une telle paix asymétrique reposerait sur la solution à deux États, la seule susceptible d'être une base de discussion acceptable par tous», souligne M.de Villepin, cité par le même quotidien.

Et d'alerter les personnes présentes à son allocution sur les dangers que fait courir la culture de la violence pour la sécurité dans le monde. L'ancien responsable français, cité par le journal EL Watan, a déclaré que:

«nous sommes plus que jamais rongés par le poison de la violence». «Cette violence est l'héritière d'un monde inégal. La colonisation a introduit un vice originel et un déséquilibre dans les relations entre les peuples, marquées d'emblée par le sceau de l'inégalité», a-t-il souligné, en se prononçant pour la «réconciliation».

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Sa présence à Alger a aussi été une occasion pour le conférencier, cité par Le Soir d'Algérie, d'évoquer le conflit du Sahara occidental, qui freine la construction de l'Union du Maghreb arabe (UMA) en dénonçant «l'enracinement d'un conflit politique» qui «pourrait laisser le champ libre à la radicalisation d'une nouvelle génération sahraouie ayant grandi dans les camps de réfugiés, ce qui constituerait à terme un risque terroriste accru au niveau régional».

En évoquant les relations bilatérales algéro-françaises, marquées par la question mémorielle, Dominique de Villepin cité par El Watan, avance la culture, partagée par les deux pays, comme moyen pour dépassionner le débat autour de cette question, des deux côtés de la Méditerranée, en affirmant que l'Algérie et la France sont «deux pays de culture, avec un même amour de la littérature, un même amour de l'art, et nous savons que la culture est un message de paix. La diffusion de ce message et de cet amour partagés repose donc sur nos efforts communs, et doit nous engager à la promotion de la culture à travers le monde, là où nos voix peuvent porter».

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