Le camp de Guantanamo restera ouvert. D'un seul trait de plume, Donald Trump a anéanti mardi tous les efforts déployés au fil des 16 dernières années par les défenseurs des droits de l'Homme et les personnalités politiques qui n'ont eu de cesse de dénoncer un véritable «camp de concentration» de notre époque.
Depuis sa création, la prison a accueilli 779 détenus soupçonnés d'activités terroristes, arrêtés en Afghanistan, au Pakistan et ailleurs. La majorité d'entre eux n'ont été ni inculpés ni jugés, s'alarme Amnesty International. Fait important: les prisonniers ne jouissent pas des droits habituellement accordés par le système légal des États-Unis, car ils ne sont pas détenus sur le sol américain.
«Techniques d'interrogatoire additionnelles»
«Ils me mettaient des objets dans la bouche et criaient: "Avale, enfoiré!' Je ne voulais pas avaler cette eau dangereuse pour mon organisme, qui m'étouffait au fur et à mesure qu'ils remplissaient ma bouche. 'Avale, idiot.' J'ai réfléchi rapidement et j'ai choisi de boire l'eau salée, plutôt que mourir [d'étouffement]», racontait-il en 2015, cité par l'AFP.
Profanation du Coran
La direction de la prison a été par ailleurs violemment critiquée pour avoir manipulé le Coran de manière à offenser les détenus: un rapport de l'armée américaine, diffusé en 2005, a révélé que des exemplaires du livre sacré des musulmans avaient été arrosés d'eau et d'urine ou encore piétinés.
Simulation de noyade
D'autres détenus avaient été attachés pendant des jours dans le noir, projetés contre les murs, plongés dans des bains glacés, privés de sommeil pendant une semaine, frappés ou harcelés psychologiquement.
Tortures sensorielles
Selon des documents confidentiels divulgués en 2004 par le Washington Post, le Pentagone a donné son feu vert à bien d'autres types de tortures, dont l'exposition à des températures extrêmes, à l'utilisation de lumières vives ou de musique forte durant les interrogations des prisonniers.
«Gavage»