https://fr.sputniknews.africa/20250414/la-proposition-de-trump-aux-africains-de-venir-produire-aux-etats-unis-cache-un-piege-strategique-1071884173.html
"La proposition de Trump aux Africains de venir produire aux États-Unis cache un piège stratégique"
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Dans cet épisode de L’Afrique en marche, Karim Bouhout, titulaire de deux doctorats en économie et en droit, également PDG de Prime Group basé à Singapour... 14.04.2025, Sputnik Afrique
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"La proposition de Trump aux Africains de venir produire aux États-Unis cache un piège stratégique"
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Dans cet épisode de L’Afrique en marche, Karim Bouhout, titulaire de deux doctorats en économie et en droit, également PDG de Prime Group basé à Singapour, analyse la nouvelle politique douanière US. "Trump revient avec une rhétorique encore plus offensive, affirmant que ces taxes [ne] sont [pas] payées par les Américains. C’est inexact!"
"Ce qu’il faut comprendre, c’est que la politique douanière telle qu’elle est présentée par l’administration Trump repose sur une vision qui mêle volontarisme économique et stratégie d’influence. L’idée affichée est simple: réduire le déficit commercial, relocaliser les industries, protéger les emplois. Mais les résultats obtenus entre 2018 et 2020 montrent une réalité plus complexe : malgré des droits de douane très élevés sur plus de 300 milliards de dollars de produits, le déficit commercial n’a pas reculé durablement. Il a au contraire augmenté, atteignant 1.203 milliards en 2024. Pourquoi? Parce que nous sommes dans une économie mondialisée, où les chaînes de valeur sont interdépendantes. Taxer les importations a souvent renchéri le coût des intrants pour les entreprises américaines elles-mêmes. Cela a entraîné une inflation importée, sans pour autant accélérer la réindustrialisation", affirme à Radio Sputnik Afrique Karim Bouhout, titulaire de deux doctorats en économie et en droit, également PDG de Prime Group basé à Singapour.Dans le même sens, Karim Bouhout estime que "la proposition de Trump aux entreprises africaines de venir produire aux États-Unis peut sembler séduisante sur le papier, mais elle cache en réalité un piège stratégique. Déplacer la production africaine vers les États-Unis revient à délocaliser la valeur ajoutée, les emplois, les revenus fiscaux. Ce serait une perte nette pour les pays africains. D’autant plus que les exportations africaines sont encore très majoritairement composées de matières premières: pétrole, cacao, coton, minerais. Que vont-ils aller produire aux États-Unis? Il n’y a pas de logique économique à cette relocalisation. Cette proposition illustre surtout la volonté américaine d’absorber les flux productifs mondiaux pour préserver son tissu industriel. L’Afrique, au contraire, doit profiter de ce contexte tendu pour se recentrer sur elle-même. Valoriser ses ressources, transformer localement, miser sur ses propres marchés régionaux. C’est l’occasion de renforcer la Zone de libre-échange continentale africaine (zlecaf), de développer des hubs industriels locaux, et de gagner en indépendance stratégique. Refuser la dépendance, affirmer la souveraineté économique : c’est le vrai défi de l’Afrique aujourd’hui".► Vous pouvez écouter ce podcast aussi sur les plateformes suivantes : Apple Podcasts – Afripods – Deezer – Castbox – Podcast Addict – Spotify
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"La proposition de Trump aux Africains de venir produire aux États-Unis cache un piège stratégique"
15:31 14.04.2025 (Mis à jour: 15:49 14.04.2025) Dans cet épisode de L’Afrique en marche, Karim Bouhout, titulaire de deux doctorats en économie et en droit, également PDG de Prime Group basé à Singapour, analyse la nouvelle politique douanière US. "Trump revient avec une rhétorique encore plus offensive, affirmant que ces taxes [ne] sont [pas] payées par les Américains. C’est inexact!"
"Ce qu’il faut comprendre, c’est que la politique douanière telle qu’elle est présentée par l’administration Trump repose sur une vision qui mêle volontarisme économique et stratégie d’influence. L’idée affichée est simple: réduire le déficit commercial, relocaliser les industries, protéger les emplois. Mais les résultats obtenus entre 2018 et 2020 montrent une réalité plus complexe : malgré des droits de douane très élevés sur plus de 300 milliards de dollars de produits, le déficit commercial n’a pas reculé durablement. Il a au contraire augmenté, atteignant 1.203 milliards en 2024. Pourquoi? Parce que nous sommes dans une économie mondialisée, où les chaînes de valeur sont interdépendantes. Taxer les importations a souvent renchéri le coût des intrants pour les entreprises américaines elles-mêmes. Cela a entraîné une inflation importée, sans pour autant accélérer la réindustrialisation", affirme à Radio Sputnik Afrique Karim Bouhout, titulaire de deux doctorats en économie et en droit, également PDG de Prime Group basé à Singapour.
Et d’ajouter: "En 2025, Donald Trump revient avec une rhétorique encore plus offensive, en affirmant que ces taxes sont payées par les exportateurs étrangers, pas par les ménages américains. C’est inexact. Une partie du surcoût est bien répercutée sur le consommateur final. Mais le point clé, c’est que cette politique a un effet global: elle pousse les entreprises à délocaliser non plus vers des pays à bas coûts, mais vers les États-Unis même, pour contourner les barrières tarifaires. Cela attire certains IDE, mais ce n’est pas suffisant pour compenser l’effet inflationniste et la baisse des exportations causée par un dollar trop fort. Un dollar fort rend les produits américains plus chers à l’étranger, ce qui fragilise les exportateurs. Et paradoxalement, cela renforce la dépendance mondiale au dollar comme monnaie de réserve. Nous sommes donc dans une boucle où les effets se neutralisent partiellement, mais où les tensions commerciales s’accentuent".
Dans le même sens, Karim Bouhout estime que "la proposition de Trump aux entreprises africaines de venir produire aux États-Unis peut sembler séduisante sur le papier, mais elle cache en réalité un piège stratégique. Déplacer la production africaine vers les États-Unis revient à délocaliser la valeur ajoutée, les emplois, les revenus fiscaux. Ce serait une perte nette pour les pays africains. D’autant plus que les exportations africaines sont encore très majoritairement composées de matières premières: pétrole, cacao, coton, minerais. Que vont-ils aller produire aux États-Unis? Il n’y a pas de logique économique à cette relocalisation. Cette proposition illustre surtout la volonté américaine d’absorber les flux productifs mondiaux pour préserver son tissu industriel. L’Afrique, au contraire, doit profiter de ce contexte tendu pour se recentrer sur elle-même. Valoriser ses ressources, transformer localement, miser sur ses propres marchés régionaux. C’est l’occasion de renforcer la Zone de libre-échange continentale africaine (
zlecaf), de développer des hubs industriels locaux, et de gagner en indépendance stratégique. Refuser la dépendance, affirmer la souveraineté économique : c’est le vrai défi de l’Afrique aujourd’hui".
► Vous pouvez écouter ce podcast aussi sur les plateformes suivantes : Apple Podcasts – Afripods – Deezer – Castbox – Podcast Addict – Spotify