- Sputnik Afrique, 1920
Afrique en marche
Et si l'Afrique prenait son envol dans le contexte du monde multipolaire naissant? C’est à ce débat que L’Afrique en marche aimerait prendre part.

Sanctions contre Sputnik: la militarisation de l’information à la manœuvre en Occident

Sanctions contre Sputnik: la militarisation de l’information à la manœuvre en Occident
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Dans ce numéro de L’Afrique en marche, Arnaud Develay, consultant politique et journaliste indépendant, explique les causes des sanctions américaines et occidentales à l’égard des médias publics russes. Pour lui, l’interdiction de Sputnik, dont Sputnik Afrique, "obéit à la même logique militariste de l’information de la Guerre froide".
"Il est tout à fait clair que sans la militarisation des organes d’information via le contrôle des lignes éditoriales, des narratifs, des moyens matériels et technologiques, et des actions psychologies qui s’y ajoutent et ce depuis les premières années de la Guerre froide contre l’Union soviétique et de tous les pays du bloc de l’Est, les États-Unis n’auraient pu être l’hégémon qu’ils sont devenus, notamment depuis le démembrement de l’URSS en 19991", affirme à L’Afrique en marche Me Arnaud Develay, Me Arnaud Develay, juriste français en droit international, consultant politique et journaliste indépendant.
Et d’expliquer que "dans le cadre des politiques expansionnistes et impérialistes quasi messianiques imposées par les oligarchies qui contrôlent le pays, les États-Unis ont toujours fait du contrôle et de la caporalisation de l’information, ou plutôt de la désinformation, une arme à part entière de leur diplomatie de la canonnière depuis au moins la présidence de Teddy Roosevelt dans les années 1890".
Dans le même sens, Me Develay rappelle que "dans les années 1970 il y a eu un événement très révélateur du processus et de la dynamique de militarisation de l’information, qui sont actuellement réactivés et mis à jour dans la lutte stratégique des États-Unis contre la Chine et la Russie, les deux pays qui sont clairement et officiellement cités dans les documents de sécurité nationale US comme étant les premiers ennemis de l’Amérique et de ses alliés. En effet, le pouvoir politique US avait demandé aux différentes agences de renseignement d’évaluer la viabilité de l’Union soviétique à moyen et long terme, soit de dix aux quinze années prochaines".

"Le résultat de cette enquête, poursuit-il, était que l’URSS n’avait pas tous les moyens et toutes les capacités qu’on lui octroyait et que tôt ou tard, à cause de la régression de la situation économique et sociale, des contradictions internes allaient commencer à apparaitre et conduiront inéluctablement à sa chute. Or, l’appareil étatique néoconservateur autour de Dick Cheney au sein de l’administration et de l’armée américaine a refusé ce résultat, qui évidement rendait tout leurs plans d’extension des investissements dans la course à l’armement inutiles. En fait, ils ont monté une autre équipe, surnommée Team B, qui a fourni un autre rapport qui non seulement était allé à l’encontre de la première enquête mais il avait même énormément gonflé les capacités de l’URSS par rapport à ce qu’elles étaient dans la réalité. C’est la même mentalité avec des gens de la même obédience idéologique qui mènent la guerre à la Russie sur tous les plans et qui ont interdits les médias publics russes, les accusant des agents de propagande et de désinformation".

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