Les BRICS offrent à l'Afrique une alternative au modèle occidental, selon un expert nigérian
17:11 07.03.2024 (Mis à jour: 15:45 17.03.2024)
© Sputnik . Sergey Guneev / Accéder à la base multimédiaMeeting of Russian and Nigerian Foreign Ministers Sergey Lavrov and Yusuf Tuggar
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Le rapprochement de pays africains, comme le Nigéria, avec Moscou témoigne de l'émergence d'un monde multipolaire, où l'Occident voit son hégémonie mise à mal, a déclaré à Sputnik Lere Amusan, professeur de relations internationales à l'université Bowen, au Nigeria.
Les pays africains se rapprochent de la Russie pour contourner le bloc occidental, que ce soit à travers le transfert de technologies ou la recherche d'alternatives au dollar, a déclaré à Sputnik Lere Amusan, professeur de relations internationales à l'université Bowen, au Nigeria.
"La raison pour laquelle les pays africains se rapprochent de la Russie est peut-être de trouver un moyen de rejoindre les BRICS, qui sont un prototype de coopération Sud-Sud réclamé par la majorité des États en développement […]. Si la dédollarisation est en place, de nombreux pays seront certainement libérés de ces défis économiques d'inspiration occidentale auxquels la majorité des États africains sont confrontés", explique-t-il.
Le Nigéria en première ligne
La visite officielle à Moscou du Premier ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, est symbolique de ce rapprochement, ajoute l'expert. Le responsable a notamment discuté des perspectives concernant l'énergie nucléaire avec son homologue, Sergueï Lavrov. Une évidence, alors que le Nigéria est devenu un géant économique et démographique sur le continent, précise Lere Amusan.
"L’énergie nucléaire est attendue depuis longtemps au Nigéria. Si l'on considère la population du pays, les ressources minérales disponibles et la nécessité d'assurer une sécurité dans le pays, il y a un besoin d'énergie nucléaire", explique-t-il.
Transfert de technologies
Se tourner vers la Russie permet aussi aux pays africains d'obtenir des transferts de technologies, ce que l'Occident rechigne à faire car il mise sur "la perpétuation du sous-développement" sur le continent, explique encore Lere Amusan.
"Les puissances occidentales ne sont pas prêtes à céder leur technologie à un pays en développement, car leur développement serait antithétique au développement de la puissance occidentale", déclare-t-il ainsi.
Le ministre nigérian des Affaires étrangères s'était rendu à Moscou du 5 au 7 mars, pour discuter de coopération avec la Russie dans les domaines militaro-technique, du nucléaire civil et des hydrocarbures.