Mali-Algérie: un imbroglio autour du texte sur Bamako lors du sommet des pays non-alignés

© Photo Ministère malien des Affaires étrangèresL'ambassadeur algérien est convoqué par la diplomatie malienne, le 20 décembre 2023
L'ambassadeur algérien est convoqué par la diplomatie malienne, le 20 décembre 2023 - Sputnik Afrique, 1920, 22.01.2024
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Le projet de la déclaration finale du sommet des pays non-alignés dont un paragraphe se portait sur le Mali a donné lieu à une série de déclarations et de démentis entre Bamako, Alger et l’Alliance des États du Sahel.
"En réaction au projet du document final, notre ministre des Affaires étrangères a formulé des amendements qui ont été refusés par je ne sais qui et au nom de je ne sais quoi. Malgré sa vive protestation lors de la conférence des ministres des affaires étrangères, la situation ne semble pas avoir évolué", a déclaré Abdoulaye Maïga, ministre malien d’État, de l’Administration et de la Décentralisation lors d’une intervention au sommet.
Il a qualifié ce rejet de "suffisamment grave" et a dénoncé les "velléités d’un pays d’imposer son agenda et de s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres États".
Le représentant malien a également signalé que son pays "se dissocie totalement de la rédaction proposée et exige un retrait pur et simple du chapitre qui lui est consacré dans le projet du document final".
Cette prise de parole a été relayée par le compte d’information AES Info sur X, qui a précisé dans sa publication qu’il s’agissait de l’Algérie.

L’Algérie dément

Par la suite, le ministère algérien des Affaires étrangère a démenti les "allégations dénuées de tout fondement" diffusées par AES Info.
"La délégation algérienne dément formellement avoir pris une telle initiative. Tout ce que le document final de Kampala comprend comme langage à propos de la crise malienne a été adopté depuis la réunion ministérielle de Bakou du Mouvement des PNA [en juillet 2023, ndlr]. Ce langage appartient en propre au Mouvement des Non-alignés et l’Algérie n’est intervenue à aucun moment dans sa formulation", a tranché la diplomatie algérienne dans un communiqué.

L’AES Info réagit

La rédaction d’AES Info a répondu tout en insistant sur le fait qu’elle n’avait fait que de rapporter les déclarations d’Abdoulaye Maïga.
"La déclaration du ministre d’État malien est claire et ne laisse aucun doute sur le fait que l’Algérie a bien tenté d’imposer son agenda au Mali", a insisté le média.
La rédaction a appelé l'Algérie à "clarifier sa position et à préciser qui a rejeté les amendements du Mali".

L’accord qui divise

Contesté par Bamako, le texte visait à redonner de la force à l’accord de paix d’Alger, signé en 2015 entre le gouvernement malien et les groupes armés, a signalé AES info dans sa publication.
Cependant, le chef de la diplomatie malienne a demandé aux pays participants au sommet de ne plus faire référence à cet accord dans leurs documents, car il a été "définitivement enterré par les autorités maliennes", précise le journal en ligne le 360.
En effet, Abdoulaye Maïga a rappelé dans son discours que le chef d’État malien avait choisi "l’option de privilégier l’appropriation nationale du processus de paix en donnant toutes ses chances à un dialogue direct inter-malien afin d’éliminer les racines du conflit communautaire et intercommunautaire".

Des reproches réciproques

En décembre dernier, le chef de la diplomatie malienne a convoqué l’ambassadeur algérien pour des "actes inamicaux" et l’"ingérence dans les affaires intérieures". Cette convocation a fait suite à la rencontre entre le Président algérien Abdelmadjid Tebboune et l'imam Mahmoud Dicko, une importante figure malienne qui critique les autorités de transition.
Alger a à son tour convoqué l’ambassadeur malien. Le ministre algérien des Affaires étrangères lui a signalé que les rencontres reprochés par Bamako s’inscrivaient en réalité dans les efforts visant le retour de la paix sur le sol malien.
Par la suite, le Mali et l’Algérie avaient chacun rappelé son ambassadeur dans les deux capitales. Plus de deux semaines plus tard, début janvier, les chefs des missions diplomatiques sont cependant revenus dans leurs bureaux.
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