La Russie et l’Afrique peuvent contrer ensemble le néocolonialisme occidental

© Sputnik . Alexeï DanichevLe Président russe Vladimir Poutine lors d'une session photo conjointe avec les chefs de délégations - participants au IIe Sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg.
Le Président russe Vladimir Poutine lors d'une session photo conjointe avec les chefs de délégations - participants au IIe Sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg.  - Sputnik Afrique, 1920, 30.12.2023
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La relation entre l'URSS et les pays africains a été marquée par une coopération dans de nombreux secteurs et des échanges fructueux. Ces liens ont laissé une empreinte indélébile dans divers domaines, mais aussi ont permis à de nombreux Africains de découvrir l’Union soviétique.
Parmi eux, le professeur Kamya Deogratias, enseignant à l'Université linguistique d'État de Moscou et chargé de cours à l'Université Makere en Ouganda. À l’occasion du 101e anniversaire de l’Union soviétique, il a raconté à Sputnik Afrique son séjour et ses études en URSS, et a révélé ses réflexions sur les relations entre l'Afrique et la Russie.

Expérience personnelle

Le professeur Kamya Deogratias, membre de l'organisation Soyuzonline qui réunit les anciens diplômés soviétiques dans le monde entier, admet que l'éducation soviétique a eu une influence profonde sur sa carrière universitaire.
Après des études supérieures en Ouganda, il a poursuivi son master en philologie à l'Université linguistique à Moscou. C’est grâce à ce passage qu’il occupe une position unique de traducteur expérimenté en russe. Le professeur a noté que son expertise lui a valu la confiance et la reconnaissance tant en Russie qu'en Ouganda. Cette renommée se traduit par de nombreuses invitations à donner des conférences sur divers sujets dans les universités des deux pays.
"Je ne peux pas imaginer une vie, et encore moins un bon avenir dans mon pays, l'Ouganda, sans le rôle et l'influence de l'éducation soviétique dans ma carrière", a déclaré le professeur Deogratias.
"Je suis aujourd'hui le seul traducteur expérimenté et respecté qui effectue toutes les traductions du russe et vers le russe dans la plus grande université d'Ouganda. Je n'aurais pas pu faire mieux sans l'éducation soviétique", a-t-il ajouté.
En parlant des premières impressions à son arrivée en URSS, M.Deogratias dit que la différence par rapport àl’Ouganda a été frappante. Il a admiré l'organisation et l’harmonie qui imprégnaient tous les aspects de son nouvel environnement. Du transport à la cordialité des habitants, l’universitaire a souligné que l'atmosphère était accueillante.
Le professeur se souvient, ému, du changement des saisons, nouveau pour lui, et de la gentillesse du peuple russe, en particulier lors de ses sorties hivernales.
"L'autre chose que je garde en mémoire, ce sont les filles russes. Elles étaient si belles et si gentilles et c'était ma plus grande faiblesse […]. L'expérience de mon premier hiver est indescriptible! Je ne me souviens pas du nombre de fois où je suis tombé sur la glace dans la rue et, chose curieuse, les Russes ne se sont jamais moqués de moi, mais m'ont toujours aidés à me remettre debout sans dire un mot! C'est quelque chose que je n'oublierai jamais", a-t-il avoué.

Liens historiques entre Moscou et l’Afrique

Le professeur Deogratias a souligné que la relation entre Moscou et les pays africains était gagnant-gagnant. Celle-ci était bâtie sur le respect et la promotion des droits fondamentaux de l'homme. La coopération est nécessaire pour améliorer la qualité de vie, booster la croissance économique et faciliter la gouvernance démocratique sur l'ensemble du continent africain, a-t-il fait valoir.
Selon lui, les récentes initiatives telles que la fourniture gratuite de céréales peuvent s’inscrire dans une continuation des relations amicales établies pendant l'époque soviétique.
Le professeur a tenu à souligner le rôle de l’Afrique dans la dynamique mondiale: "L'Afrique a été exploitée pendant longtemps et certains peuvent être réticents à abandonner leur emprise sur elle. Cependant, perdre l'Afrique aurait des conséquences économiques importantes [pour l'Occident]".
Et d’ajouter: "Comme l'a indiqué un jour le Président [Vladimir] Poutine, il n'a pas besoin de se battre contre la France, priver la France de ses anciennes colonies suffirait à l'affaiblir".

Joindre les efforts face au néocolonialisme occidental

En ce qui concerne l’attitude de l’Occident envers les pays du continent, le professeur la qualifie de néocoloniale.
"Bien que nous ayons atteint l'indépendance politique, nous restons économiquement liés à l'Occident, dont les pulsions à l'exploitation n'ont pas cessé. Les politiques indirectes qu'ils ont instituées continuent d'avoir des effets dévastateurs sur les économies africaines", a-t-il noté.
Le professeur a souligné la nécessité pour Moscou de jouer un rôle dans le soutien des efforts déployés par l'Afrique pour relever ces défis, en favorisant des relations mutuellement bénéfiques et en fournissant une assistance essentielle.
Pour l’enseignant, la Russie peut contribuer à contrer les politiques néocoloniales occidentales en Afrique, en mettant en œuvre des mesures pragmatiques, notamment la mise en œuvre de programmes de coopération entre la Russie et les pays africains, ainsi que l'établissement d'une forte présence dans divers domaines.
Il a également souligné que la promotion de la coopération dans les domaines de l'éducation et de la culture ainsi que la création d'un environnement propice à la paix politique sur le continent étaient des facteurs clés dans la lutte contre le néocolonialisme.
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