"Une menace de génocide?": Moscou s’alarme des déclarations israéliennes sur l’arme nucléaire

© Sputnik . Ministère russe des Affaires étrangèresMaria Zakharova
Maria Zakharova - Sputnik Afrique, 1920, 09.11.2023
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La Russie n’a guère apprécié les propos du ministre israélien du Patrimoine, Amihai Eliyahou, qui envisageait l’"option" nucléaire pour bombarder Gaza. Ce dernier a d’ailleurs été suspendu suite à sa sortie.
Gros dérapage. Moscou a critiqué le possible recours à l’arme atomique évoqué par le ministre israélien du Patrimoine, Amihai Eliyahou, pour régler le conflit dans la bande de Gaza. Le responsable avait jugé, dans un entretien accordé à la radio Kol Barama, qu’un bombardement nucléaire sur Gaza était "une option".
Ces propos sont d’autant plus scandaleux qu’Israël se présente souvent comme une démocratie, voire la seule démocratie du Moyen-Orient, a souligné Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe.
"Nous considérons ces déclarations comme provocatrices, absolument inacceptables […] Ces propos signifient que l’ensemble de la population civile de la bande de Gaza est menacée par les armes nucléaires. Est-ce une menace de génocide? Il n’y a pas de justification à de telles déclarations, d’autant plus qu’elles émanent d’un responsable d’un État qui se positionne et est proclamé par ‘l’Occident collectif’ ‘ seule démocratie au Moyen-Orient’", a-t-elle déclaré.
Ces déclarations font également sortir Israël de l’ambiguïté, lui qui n’a jamais publiquement admis posséder l’arme nucléaire. Les propos d’Amihai Eliyahou confirme que le pays s’est doté d’un tel armement et "envisage sérieusement la possibilité de son utilisation dans des scénarios totalement inappropriés", a souligné Maria Zakharova. Cela doit aussi interroger sur le "patronage pratiquement illimité" de l’Occident en matière de nucléaire militaire, a ajouté la responsable.
La création d’une zone au Moyen-Orient exempte d’armes de destruction massive devient de plus en plus pertinente, a conclu Maria Zakharova.

Le ministre recadré

Le ministre israélien Amihai Eliyahou avait provoqué un tollé début novembre, en déclarant qu’il n’y avait "pas de non-combattants à Gaza". Interrogé sur la possibilité de larguer un bombe atomique sur la région, il avait répondu: "C’est une option". Au journaliste qui lui demandait ce qu’il adviendrait des otages dans un tel cas, il avait ajouté qu’il "fallait payer un prix dans la guerre", se demandant pourquoi la vie des otages serait plus importante que celle des soldats.
Ce dérapage avait choqué jusque dans le camp israélien. Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, avait déclaré que les propos du ministre étaient "déconnectés de la réalité". Amichai Eliyahou a été suspendu de participation aux réunions gouvernementales jusqu’à nouvel ordre.
Ce 7 novembre, Moscou avait déjà souligné que les déclarations d’Amihai Eliyahou devaient alerter les organisations comme l'Agence internationale de l'énergie atomique. "Où sont les inspecteurs?", s’était déjà demandé Maria Zakharova.
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