La "course aux armements devient incontrôlable", Moscou propose un mécanisme spécial

© Sputnik . Maria Devakhina Ministère russe des Affaires étrangères à Moscou
Ministère russe des Affaires étrangères à Moscou - Sputnik Afrique, 1920, 21.04.2023
S'abonner
Toutes les nations sont maintenant conscientes qu’elles doivent être prêtes à la guerre afin d’avoir la paix. Dans ce contexte, un diplomate russe estime qu’il est impossible de contrôler l’acquisition d’armes par chaque pays et qu’il serait temps de créer un mécanisme spécial au sein de l’Onu.
La course aux armements, y compris dans le domaine des missiles, devient incontrôlable, a déclaré Grigori Machkov, ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères, qui avait présidé le groupe international du Régime de contrôle de la technologie des missiles (MTCR) en 2021 et 2022.
"Nous assistons à une course aux armements balistiques dont les conséquences sont difficiles à prévoir. Des dizaines de milliards de dollars sont investis dans l’amélioration de la technologie des missiles. Ce processus devient incontrôlable", a indiqué M.Machkov dans un article publié par la revue russe Vie internationale.

Le club des pays possédant des ICBM s’élargit

Plusieurs pays modernisent leurs armes stratégiques offensives, a-t-il constaté. La Chine augmente son arsenal de missiles, la Corée du Nord s’est dotée de missiles balistiques intercontinentaux, alors que les pays comme Israël, l’Inde et le Pakistan n’abandonnent pas l’idée de créer des missiles d’une portée supérieure à 5.500 km. Le nombre de pays possédant des missiles balistiques et de croisière à moyenne portée, y compris ceux capables d’atteindre le territoire russe, est en hausse.
Qui plus est, la plupart des accords russo-américains qui avaient réglementé le domaine des armements n’existent plus.
"Le Traité ABM a cessé d’exister en 2002 et le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) en août 2019. Le Traité russo-américain de réduction des armes stratégiques (New START), qui expire le 5 février 2026, est sur le point de disparaître", a énuméré M.Machkov.

Être prêt à n’importe quel scénario

Après la disparition du Traité New START, il y aura un "vide" dans le domaine du maintien de la stabilité stratégique et il faut alors se préparer à tous les scénarios, estime M.Machkov. D’autant plus que les États-Unis et leurs alliés renforcent leurs arsenaux de missiles pour s’assurer la supériorité sur leurs adversaires potentiels: la Russie et la Chine.
"L'ancienne formule de la stabilité stratégique, basée sur la parité bipolaire du nombre de missiles nucléaires, s'est épuisée", constate le diplomate.
La Russie se voit déjà obligée d’augmenter son potentiel de missiles tactiques et d’accumuler des missiles pour être prête à relever n’importe quel défi.

Créer un nouveau mécanisme au sein de l’Onu

Dans cette optique, il est nécessaire de lancer un mécanisme au sein de l’Onu pour discuter de tout l'éventail des questions relatives aux missiles.
"La Russie pourrait adresser une telle proposition au secrétaire général de l'Onu tout en exprimant sa volonté de jouer un rôle de premier plan dans ce processus", a poursuivi M.Machkov.
Le message principal devrait être qu'il ne peut y avoir de gagnants dans la course aux armements.
"L'accumulation effrénée de missiles conduira inévitablement à l'épuisement des économies des pays, tandis que les problèmes de sécurité nationale ne feront qu'empirer à mesure que les parties belligérantes accumulent d'énormes stocks de missiles", a conclu le diplomate.
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала