"Le malheur de l’Afrique est d’avoir rencontré la France", dénonce un ministre burkinabé à l’Onu

© Sputnik . Gina Moon / Accéder à la base multimédiaOnu
Onu - Sputnik Afrique, 1920, 24.09.2023
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À la tribune de l’Onu, le ministre burkinabé de la Fonction publique a tenu un discours très offensif contre l’Occident qui "a violenté, violé et volé l’Afrique". Il a en outre désigné le pays à l’origine du "malheur de l’Afrique".
À la 78e Assemblée générale des Nations unies ont donné lieu, le 23 septembre, à une violente diatribe anti-occidentale du ministre burkinabé de la Fonction publique Bassolma Bazié.
Dans son discours, il a cité Aimé Césaire qui disait que l’Afrique était le seul continent au monde où les populations chantaient, dansaient et applaudissaient pour ceux qui les appauvrissent, les affament et les torturent.
"Certes, l’Occident a violenté, violé et volé l’Afrique", a-t-il martelé. Il a blâmé "cette communauté internationale caractérisée par la non-assistance aux États en proie au terrorisme, l'hypocrisie internationale, la suprématie de quelques puissances au sein de l'Onu, la complicité aux pillages de l'Afrique".

La France dans le viseur

Le ministre du gouvernement de la Transition a notamment comparé la situation de son pays avec celle de l'Ukraine, soutenue dans son conflit armé contre la Russie. Le Burkina Faso, en revanche, qui fait face à des groupes armés et terroristes, de même que le Mali et le Niger, attend toujours le matériel miliaire dont les fournitures sont "fallacieusement et cyniquement bloquées", selon lui, par ses partenaires internationaux.
Et ce, "toujours sous l’impulsion de la France", "en plus des coupures d’aides, d’annulation de conventions de formation de nos forces de défense et de sécurité".

"Le malheur de l’Afrique c’est d’avoir rencontré la France", a-t-il lancé, citant toujours Aimé Césaire.

M.Bazié a cependant reconnu que la responsabilité de cette situation incombait également aux dirigeants africains qui prêtaient le flanc pour qu’on les piétine.

Non aux "amis qui nous veulent du bien"

"En effet, nous avons abandonné notre identité pour ne rien être. Nos noms ont disparu pour faire place à d’autres noms importés et qui ne collent pas à nos réalités. Il nous faut reconquérir notre culture. Nous avons singé en copiant l’Occident en monogamie, voilà qu’aujourd’hui on veut nous faire croire que des contre-valeurs, des attitudes contre nature relèvent du ressort de la liberté!"
Il a dévoilé ce que les pays africains allaient faire pour inverser la situation.
"C’est pourquoi nous décidons désormais de dire ‘non’! Non à tous ces ‘amis qui nous veulent du bien’ au point de nous menacer de guerre pour imposer leur amitié! Nous adapterons cette démocratie tant brandie et chantée par des loups dans des peaux de béliers, afin de secréter, par nous-mêmes, le leadership politique adéquat pour nos peuples en vue de leur bonheur."
Bassolma Bazié a fait valoir que les peuples africains étaient résolument engagés à assumer absolument et pleinement leur émancipation totale pour un progrès social véritable et à coopérer avec les pays de leur choix.
"Le Burkina Faso liera de façon souveraine ses partenariats avec qui il veut et achètera ses moyens de défense avec qui il veut. Qu’un pays s’appelle Russie, Iran, Turquie, Azerbaïdjan, Cuba, Nicaragua, Corée du Nord, le Burkina Faso y achètera et y vendra librement ses produits sans intermédiaire, encore moins une autorisation de qui que ce soit."
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