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Donbass. Opération russe
La Russie a lancé le 24 février 2022 une opération militaire spéciale en Ukraine pour protéger les habitants du Donbass subissant le blocage et les attaques de Kiev depuis 2014.

Voilà pourquoi l'arrivée des chars Abrams pourrait être un cauchemar logistique pour Kiev

© AFP 2024 JANEK SKARZYNSKI Des Abrams US en Pologne (archives)
Des Abrams US en Pologne (archives) - Sputnik Afrique, 1920, 23.09.2023
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La livraison à Kiev de chars américains Abrams va créer de nombreux problèmes logistiques pour les forces ukrainiennes et leurs services de maintenance, selon l’analyste militaire Anatoli Matviïtchouk. "Cela nécessitera la mise en place d'un centre logistique, ce qui va coûter cher", explique-t-il à Sputnik.
Le Président américain a promis l’arrivée des premiers chars Abrams en Ukraine la semaine prochaine. Mais il est trop tôt pour exulter, car les Ukrainiens auront à affronter de nombreux problèmes logistiques et financiers, estime auprès de Sputnik le colonel à la retraite et analyste militaire Anatoli Matviïtchouk.
Même si certaines procédures de maintenance, comme la réparation des chenilles, peuvent être effectuées sur le terrain, l'entretien du moteur nécessite des "conditions de laboratoire spécialisées", qui n’existent pas actuellement en Ukraine.

Besoin d’un centre de réparation

L’expert a expliqué qu’afin de remédier à ce problème, les États-Unis devraient mettre en place des installations de réparation sur le sol ukrainien, même si cette question ne semble pas être une priorité pour eux à l'heure actuelle en raison du nombre relativement faible d’Abrams envoyés.
"Ils vont expédier environ 10 à 15 chars dans un premier temps, le nombre total de chars à expédier étant de 30. Cela nécessitera la mise en place d'un centre logistique, ce qui va coûter cher", a-t-il noté.
M.Matriïtchouk a détaillé que l'entretien et la maintenance des canons Abrams et des systèmes de ciblage électroniques demanderaient également les efforts d'un nombre considérable de personnel qualifié.

500 personnes pour l’entretien

"Tout cela nécessite donc un grand nombre de personnel de maintenance. Par exemple, un bataillon de chars américains a besoin d’un bataillon de maintenance d’environ 500 à 600 personnes qui doivent s’occuper de l’entretien et de la réparation de l’équipement", a-t-il expliqué.
Le fait que les chars Abrams utilisent du carburéacteur que l’Ukraine ne produit pas pose également un défi supplémentaire à la logistique militaire.

Différents véhicules pour l’accompagnement

Le déploiement de chars Abrams en Ukraine nécessiterait également de fournir des véhicules blindés de dépannage capables de les remorquer, des véhicules de déminage et d'ingénierie nécessaires pour faciliter le mouvement des colonnes de chars Abrams, ainsi que des véhicules blindés de reconnaissance préposés.
"Fondamentalement, un char nécessite environ 12 types de véhicules différents qui lui permettraient de continuer à combattre", a déclaré l’expert.
Dans l’ensemble, Matviychuk a émis l’hypothèse que les chars Abrams fournis à l’Ukraine partageraient le sort des Leopard allemands dont les restes calcinés ont récemment servi de témoignage de l’échec de la "contre-offensive" de Kiev.
"Ils seront détruits ou finiront par s'effondrer lors de leur premier engagement, et les soldats ukrainiens les abandonneront tout simplement", a-t-il avancé.
Pourtant, les États-Unis eux-mêmes pourraient ne pas souhaiter voir les M1 Abrams détruits en masse par les forces russes, ce qui porterait un coup sérieux à l’image soigneusement entretenue de ces chars.
"Ceci, ajouté au fait qu'on ne sait pas exactement comment les chars Abrams se comporteraient dans les conditions automnales et hivernales en zone de conflit, soulève des questions quant au moment précis où les troupes russes pourraient se retrouver face à ces chars", a conclu l'analyste.

Des blindés occidentaux détruits

Tout cela d’autant plus que des blindés occidentaux ont déjà suffisamment brûlés lors de la contre-offensive lancée par Kiev le 4 juin sur les axes de Zaporojié, de Donetsk-Sud et d’Artiomovsk (Bakhmout). Des brigades équipées de matériels occidentaux ont été engagées. Vladimir Poutine a déclaré que les tentatives d’avancer avaient échoué et que les militaires ukrainiens avaient été stoppés et repoussés vers les positions de départ.
Cette tentative d’offensive s’est soldée par la destruction de 18.000 matériels de guerre ukrainiens, plus particulièrement de chars allemands Leopard, d’AMX français, d’au moins un char britannique Challenger 2 et de véhicules de combat d’infanterie américains Bradley.

Les doutes du renseignement militaire ukrainien

Avec tous ces problèmes, les Abrams sont-ils vraiment nécessaires à Kiev si même le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, remet en question leur capacité de changer la donne sur le front.
"Ils [les chars Abrams, ndlr] doivent être utilisés de manière très adaptée pour des opérations très spécifiques et bien conçues, car s'ils sont utilisés en première ligne et uniquement dans le cadre d'un combat interarmes, ils ne survivront pas très longtemps sur le champ de bataille", a-t-il déclaré dans un entretien accordé au portail WarZone
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