Nouvelles tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan: Moscou appelle à "stopper l’effusion de sang"

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En réaction au lancement d’une "opération antiterroriste" par l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, Moscou a appelé les parties à une solution diplomatique. La Russie a aussi dénoncé les informations selon lesquelles les soldats de la paix russes auraient été avertis bien avant l’assaut azerbaïdjanais dans cette zone de litige avec l’Arménie.
La Russie est fortement inquiète par l'escalade du conflit dans le Haut Karabakh et exhorte les parties à se tourner vers un règlement diplomatique, a déclaré ce 19 septembre Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères lors du briefing quotidien.
Plus tôt dans la journée, la Défense azerbaïdjanaise a annoncé le lancement d’une "opération antiterroriste" dans le Haut Karabakh, région disputée avec l’Arménie depuis 1988. Les actions visent à "restaurer l'ordre constitutionnel de la République d'Azerbaïdjan", affirme Bakou tout en précisant que les civils et les infrastructures civiles ne sont pas des cibles.
De son côté, le ministère arménien de la Défense a fait part de l’absence de ses unités militaires dans cette zone.
"Nous sommes profondément alarmés par la forte escalade de la situation dans le Haut-Karabakh. Selon certaines informations, les forces armées azerbaïdjanaises auraient lancé, comme le prétend Bakou, des activités antiterroristes dans la région et des actions de représailles auraient été menées par des formations armées arméniennes locales. La Russie exhorte les parties en conflit à stopper l'effusion de sang, à cesser immédiatement les actions militaires et à revenir sur la voie d'un règlement politique et diplomatique", a-t-elle indiqué.
Toutefois, Moscou a également noté que "toutes les mesures visant à une résolution pacifique du problème du Karabakh sont prescrites dans une série de déclarations trilatérales des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, qui ont été adoptées au cours de la période 2020-2022".

La Russie a été avertie juste avant le début

Des informations sur l'"opération antiterroriste" dans le Haut-Karabakh n’ont pas été communiquées aux forces de maintien de la paix russes à l’avance, mais à quelques minutes avant le début des hostilités, a affirmé Mme Zakharova.
"Des informations circulent dans les médias selon lesquelles la partie azerbaïdjanaise aurait averti à l'avance les soldats de la paix russes de l'"opération antiterroriste" prévue aujourd'hui dans le Haut-Karabakh. Cela ne correspond pas à la réalité. L'information a été communiquée au contingent russe quelques minutes avant le début des hostilités", a-t-elle souligné sur sa chaîne Telegram.
Mme Zakharova a déclaré que la Russie entretenait actuellement des contacts sur la situation au Haut-Karabakh, y compris avec la partie azerbaïdjanaise, et que le ministère des affaires étrangères ferait une déclaration sur les résultats.
La Défense russe a également prôné ce 19 septembre une solution diplomatique du conflit.

Regain des hostilités

Ce 19 septembre, le Premier ministre arménien Pachinian a déclaré que les forces armées azerbaïdjanaises bombardaient l'ensemble du territoire du Haut-Karabakh afin d'établir le contrôle des zones peuplées. De son côté, les militaires azerbaïdjanais ont annoncé la destruction d’un radar dans cette région. Environ une trentaine de civils ont été blessés, deux autres tués, a indiqué un commissaire des droits de l’Homme de cette République autoproclamée.
Erevan a officiellement lancé un appel au Conseil de sécurité de l’Onu et aux soldats de la paix russes à entreprendre des mesures pour cesser les hostilités lancées par Bakou.
De son côté, le Karabakh dit que des combats sont en cours le long de "toute la ligne de contact" avec l'Azerbaïdjan.

Des tensions continues dans le Haut-Karabakh

L’Azerbaïdjan et l’Arménie se disputent la région du Haut-Karabakh à majorité arménienne depuis 1988, lorsque ce dernier a proclamé unilatéralement son indépendance par rapport à la république socialiste soviétique d’Azerbaïdjan.
Fin septembre 2020, les hostilités ont débouché sur un conflit armé qui a duré au moins six semaines. Plus de 6.500 personnes ont été tués.
Le 9 novembre de la même année, Bakou et Erevan, avec la médiation de Moscou, se sont mis d'accord sur un cessez-le-feu complet et le déploiement d’un contingent russe dans la zone de conflit. En outre, les régions de Kelbadjar d'Agdam et de Lachin ont été cédées à Bakou.
L'année dernière, L’Arménie et l’Azerbaïdjan avec la médiation de la Russie, des États-Unis et de l'Union européenne (UE), ont commencé à discuter d'un futur traité de paix.

Vers un accord

Fin mai de cette année, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré qu'Erevan était prêt à reconnaître la souveraineté de l'Azerbaïdjan à l'intérieur des frontières soviétiques. Notamment, il s'agit du territoire du Haut Karabakh d'une superficie de 86.600 kilomètres carrés.
De son côté, le dirigeant azerbaïdjanais Ilham Aliyev a indiqué que l'Azerbaïdjan et l'Arménie pourraient signer un traité de paix d'ici la fin de l'année si Erevan ne changeait pas de position.
Avant cette entente, la fonction des soldats pour le maintien de la paix russes était définie dans l’accord tripartite comme étant la surveillance de la trêve. Après que Paсhinian ait reconnu le Haut Karabakh comme territoire azerbaïdjanais, le statut des soldats de maintien de la paix russes est devenu beaucoup plus incertain.
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