Les BRICS peuvent réformer le système financier international, selon un politologue

© AFP 2024 MARCO LONGARILe ministre sud-africain du Commerce , Ebrahim Patel et le Président sud-africain Cyril Ramaphosa au sommet des BRICS 2023
Le ministre sud-africain du Commerce , Ebrahim Patel et le Président sud-africain Cyril Ramaphosa au sommet des BRICS 2023
 - Sputnik Afrique, 1920, 22.08.2023
S'abonner
L’Afrique peut profiter de l’émergence des BRICS pour renforcer son développement, alors que le groupe prône une vision plus inclusive et multilatérale du système économique mondial, a expliqué à Sputnik Afrique le politologue Djibril Gningue. L’expert a salué le discours de Vladimir Poutine lors de l’ouverture du 15e sommet du groupe.
La voie de la réforme. La montée en puissance des BRICS doit permettre de repenser le système financier international afin que l’Afrique y trouve toute sa place, a déclaré à Sputnik Afrique Djibril Gningue, politologue membre du GRADEC (Groupe de recherches et d’appui à la démocratie participative et la bonne gouvernance).
L’analyste rappelle que les années 1990 ont vu l’établissement d’un monde unipolaire, marqué par l’inégalité entre les nations et le triomphe du néolibéralisme. Une époque qui semble toucher à sa fin avec l’affirmation d’une alliance comme celle des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Un constat qu’a d’ailleurs également fait Vladimir Poutine dans son discours au sommet des BRICS, ce que salue Djibril Gningue.
"Il a souligné les progrès que les BRICS sont en train de faire, lesquels peuvent permettre de réformer le système financier international, de trouver une alternative à ce système, pour aider au développement des pays africains. Il a rappelé le très grand potentiel de développement de ces pays africains", note le politologue.
L’Afrique a déjà fait "des pas énormes" en matière de développement du commerce et des investissements, ajoute Djibril Gningue, qui cite en exemple la création de la zone de libre-échange continentale (ZLECA). Mais les BRICS pourraient aussi apporter leur pierre à l’édifice, en offrant aux pays africains une nouvelle plateforme pour atteindre leurs objectifs.

Mise au point sur l’accord céréalier

Djibril Gningue a par ailleurs apprécié les clarifications de Vladimir Poutine sur la fin de l’accord céréalier d’Istanbul, alors que la question de la sécurité alimentaire reste brûlante en Afrique. Comme le Président russe, le politologue pointe du doigt "l’hypocrisie" des pays occidentaux, qui ont entravé l’accord en refusant de lever certaines sanctions contre la Russie.
"Il a abordé la question des sanctions, montrant qu’elles sont à la base de la violation de l’accord céréalier. On a empêché la Russie de s'acquitter de ses obligations. La Russie était prête à convoyer des engrais, des aliments […] Il y a une accusation hypocrite de la part des pays occidentaux qui, dans le fond, ont tout fait pour empêcher la Russie de s'acquitter de ses obligations", a ainsi déclaré Djibril Gningue.
Dans son discours au sommet des BRICS, le dirigeant russe a en effet rappelé que les livraisons d’engrais et de céréales russes avaient été "délibérément bloquées". L’Occident "accuse hypocritement" la Russie de la crise sur les marchés mondiaux, alors qu’il est le seul à manier les sanctions, a ajouté le chef d’État.
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала