Les missiles SCALP livrés à Kiev ne serviront pas à viser le territoire russe, assure Paris

© AP Photo / Lewis JolyUn missile guidée britannique Storm Shadow lors du Paris Air Show
Un missile guidée britannique Storm Shadow lors du Paris Air Show - Sputnik Afrique, 1920, 14.07.2023
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Les missiles de croisière SCALP que Paris va livrer à Kiev ne seront pas utilisés pour viser le territoire russe, a déclaré sur LCI le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu. Des armes occidentales avaient déjà été utilisées lors d’une incursion sur Belgorod.
Paris tente de tracer une ligne rouge. La France a obtenu des garanties de Kiev sur l’utilisation des missiles longue portée SCALP qu’elle s’apprête à livrer. Ces armes ne seront pas utilisées contre le territoire russe, a assuré le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu sur LCI.
Celui-ci a expliqué que les missiles serviraient à frapper les défenses russes dans la profondeur, mais dans le seul cadre de la contre-offensive. Il a précisé que le même principe s’appliquait déjà aux LRU (lance-roquettes unitaire) livrés en novembre.

"De toute évidence, cela fait partie de l'accord que nous avons avec l'Ukraine […] Pour nous il est clair que c’est à l’intérieur du territoire ukrainien, dans le cadre de la contre-offensive", a ainsi déclaré Sébastien Lecornu sur LCI.

Le responsable a encore révélé que la portée des SCALP fournis à Kiev était de 250 kilomètres. Ils diffèrent donc des modèles utilisés par la France, qui peuvent toucher une cible à près de 500 kilomètres.

Le couac de Belgorod

L’inquiétude de Paris à propos d’un dérapage ukrainien semble légitime, puisque des armements occidentaux ont déjà été utilisés pour viser le territoire russe. Début juin, un groupe de saboteurs était en effet entré dans la région russe de Belgorod, à bord de blindés MRAP fournis par les États-Unis et la Pologne, selon le Washington Post.
Les saboteurs étaient également armés de fusils de facture tchèque et belge. Un dérapage qui avait d’ailleurs fortement déplu à la Belgique qui avait demandé des éclaircissements à Kiev. Le Premier ministre Alexander De Croo avait réaffirmé que les règles étaient "très strictes" et que les armes livrées ne devaient servir qu’à des "objectifs défensifs" sur le territoire ukrainien.
Emmanuel Macron avait annoncé ce 11 juillet que le pays livrerait des SCALP à Kiev, pour frapper dans la profondeur. Le Président français s’était en outre félicité d’avoir "renforcé sa présence" au sein de l’Alliance atlantique et d’être devenu "un grand contributeur de l’Otan sur son flanc est".
Début mai, Londres avait pris une décision similaire, en livrant des missiles longue portée Storm Shadow, équivalent du SCALP, à l’Ukraine. Début juillet, une unité russe était d’ailleurs parvenue à détourner un de ces missiles pour le faire atterrir presque intact. Une prise de choix qui va permettre aux forces russes d’analyser les composants technologiques de cette arme, comme l’avait expliqué à Sputnik Dmitri Rogozine, ancien patron de l’agence spatiale Roscosmos.
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