La BM et le FMI "otages" des pays riches: le Kenya prône une nouvelle banque internationale

© Sputnik . Natalia SeliverstovaLe Fonds monétaire international
Le Fonds monétaire international - Sputnik Afrique, 1920, 23.06.2023
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Le Président kenyan a suggéré de créer une banque qui va œuvrer pour le bien commun et l'intérêt général, à travers des investissements dans des projets environnementaux pour palier à la crise climatique. À son avis, cette banque devrait être indépendante des autres institutions financières, selon le Financial Times.
Le Président kenyan William Ruto a proposé de mettre en place une "banque verte" qui ne dépendrait pas de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), "otages" des pays riches, annonce le Financial Times.
"Nous avons besoin d'un nouveau mécanisme financier pour lutter contre le changement climatique, qui ne soit pas contrôlé par un actionnaire et qui ne soit pas subordonné aux intérêts d'un pays", a-t-il indiqué au Financial Times.

L’idée appuyée par plusieurs pays

Pour M.Ruto, la création d'une telle banque serait financée par des taxes et des prélèvements environnementaux appliqués dans le monde entier. En effet, les taxes sur les transactions financières et les combustibles fossiles ou les taxes sur le transport maritime et aérien pourraient représenter entre 1.500 et 2.000 milliards de dollars par an.
M.Ruto, qui participe au sommet de Paris sur la création d’un nouveau pacte financier mondial, a déclaré en avoir parlé avec le Président français Emmanuel Macron qui co-organise le sommet avec la première ministre de la Barbade, Mia Mottley. La France, la Chine et plusieurs dirigeants africains ont soutenu son idée, d’après lui.
Selon les chiffres de 2022 de la BM cités par le Financial Times, une impôt environnemental ou d'autres mesures visant à taxer les émissions de gaz à effet de serre provenant du transport maritime pourraient générer des recettes de 60 milliards de dollars par an.

Deux poids deux mesures?

Le Président kényan a indiqué que les pays africains payaient leurs emprunts beaucoup plus chers que leurs homologues occidentaux, ce qui créait un cercle vicieux de la dette, d'après le journal britannique.
La nouvelle banque fonctionnant indépendamment de l'architecture financière internationale, aiderait les pays en développement à ne pas accumuler de dettes dans un effort de réduction des émissions et de transformation de leurs systèmes énergétiques, a noté le Financial Times.
M.Ruto a estimé que la Banque mondiale et le FMI doivent être réformés; ils pourraient investir 500 milliards de dollars par an pour refinancer la dette des pays en développement.
Le Kenya, centre économique de l'Afrique de l'Est, dépense environ cinq milliards de dollars par an pour le remboursement de la dette, note le journal.
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