Les BRICS aideront la RCA à "sortir complètement la tête de l’eau", dit la ministre Baïpo-Temon

© AFP 2024 BARBARA DEBOUTSylvie Baïpo-Temon, ministre centrafricaine des Affaires étrangères
Sylvie Baïpo-Temon, ministre centrafricaine des Affaires étrangères - Sputnik Afrique, 1920, 17.05.2023
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La coopération de la Centrafrique avec les BRICS permettra de "défaire un gap en termes de développement" et de prendre un élan économique, indique dans une interview à Sputnik Sylvie Baïpo-Temon, cheffe de la diplomatie centrafricaine. Le pays a besoin de "parler de sa situation par sa propre voix", rappelle-t-elle.
La Centrafrique est intéressée par l’expérience et l’expertise du groupe de BRICS, explique à Sputnik la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, alors que l’intensification des relations entre Bangui et le groupe des cinq est bien visible ces derniers temps.

Les BRICS "font partie des pays qui émergent et qui pourraient aider la RCA à sortir complètement la tête de l’eau", avance Sylvie Baïpo-Temon. Cette coopération permettra à la RCA "de défaire un gap en termes de développement", et le pays africain "a tout intérêt à s'ouvrir" au groupe des cinq.

À part de renfort dans le domaine sécuritaire, le pays a besoin de plusieurs partenaires dans le domaine économique, indique la ministre.
Début avril, une délégation des BRICS est arrivée en Centrafrique pour la deuxième fois en moins de six mois. Plusieurs projets ont été retenus pour le désenclavement du pays africain, l’ouverture d’une filiale de la Banque des BRICS est dorénavant envisagée.
"Notre volonté de diversification, c'est justement de pouvoir élargir des rapports et des rapports sains, des rapports respectueux et surtout des rapports gagnant-gagnant", développe la ministre.
Parallèlement, Sylvie Baïpo-Temon souligne que les BRICS ont "également besoin des pays africains", ajoutant que la RCA est "un pays à forte potentialité et détient un certain nombre de matières dont les économies du monde ont besoin".
"Ce qui est clair depuis le départ c’est une volonté de la République centrafricaine de diversifier ses partenaires. Il faut savoir que nous ne sommes plus dans une époque d'alignement", rappelle-t-elle.

"Il y a un retard à rattraper"

Après une période difficile, la RCA est très dynamique sur le plan diplomatique.
"La société doit pouvoir […] bénéficier des expériences d'autres pays en tenant compte de ses spécificités, mais surtout ne plus être en marge de la communauté internationale de la vie qui se passe dans le monde", réagit la ministre ajoutant que la priorité dans ce sens est de "pouvoir parler de sa situation par sa propre voix".
"Mais il faut savoir que même quand vous allez chez le médecin, vous amenez votre enfant, et c’est l'enfant qui doit dire où il a mal, donc c'est à la République centrafricaine de pouvoir dire quels sont ses besoins, quelles sont ses souffrances, quelles sont ses aspirations, quelles sont ses perspectives", énumère Sylvie Baïpo-Temon.
Si la RCA est très active en matière de politique étrangère ou de diplomatie, "c’est qu'il y a un retard à rattraper, il y a une situation à clarifier", conclut-elle.
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