Sabotage des Nord Stream: un projet russo-chinois proposé au Conseil de sécurité de l'Onu

© Photo UN Photo / Rick Bajornas / Fotos PúblicasUne réunion du Conseil de sécurité de l'Onu (archive photo)
Une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu (archive photo) - Sputnik Afrique, 1920, 27.03.2023
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Moscou et Pékin présentent ce 27 mars leur projet de résolution au Conseil de sécurité de l’Onu au sujet du sabotage des gazoducs Nord Stream. Les 15 pays siégeant à cette instance de l’Onu devront voter ce document qui propose de créer une commission internationale qui enquêtera sur ces explosions.
Ce 27 mars, le Conseil de sécurité de l’Onu se penche sur le projet de résolution russo-chinois qui demande de créer une commission internationale indépendante pour enquêter sur tous les aspects du sabotage des gazoducs Nord Stream survenu fin septembre 2022.
Dans ce document, Moscou et Pékin exhortent le chef de l’Onu et les autres pays concernés, dont le Danemark, l’Allemagne et la Suède, à travailler conjointement et, en particulier, à "coopérer pleinement et partager des informations avec la commission". De plus, le document aborde la nécessité d'identifier les auteurs, les sponsors, les organisateurs et les complices de cet acte.
Le projet appelle le secrétaire général de l’Onu à développer des modalités pour la création d’une telle commission dans un délai de 30 jours.
Moscou a travaillé sur le texte pendant un mois et la Chine en est devenue co-auteur. D’autres pays peuvent aussi y rejoindre, a noté le représentant permanent adjoint russe auprès des Nations unies Dmitri Polianski.

Piste américaine

En février, le journaliste américain Seymour Hersh, qui avait mené sa propre enquête sur l'affaire, avait affirmé que des plongeurs de l’US Navy avaient posé des explosifs sur les conduites de gaz pendant les exercices Baltops 2022 de l’Otan, l’été dernier. L’opération s’est tenue, selon le journaliste, avec le concours de spécialistes norvégiens, qui ont actionné les engins explosifs plus tard.
Vladimir Poutine a déclaré le 25 mars, dans une interview diffusée sur la chaîne Rossiya 24, qu'il était "entièrement d'accord" avec les conclusions de Seymour Hersh concernant la piste américaine.
Récemment, ce journaliste a déclaré dans une interview à China Daily que les États-Unis avaient déjà envisagé de faire exploser les gazoducs en 2021.
Le Président russe a également balayé la version avancée par le New York Times, selon laquelle le sabotage pourrait avoir été perpétré par "un groupe pro-ukrainien".
"Une explosion d'une telle puissance, à une telle profondeur, ne peut être réalisée que par des spécialistes, soutenus par tout le pouvoir de l'État, qui dispose de certaines technologies", a-t-il ajouté.
Pour en déterminer les auteurs, Vladimir Poutine a proposé de chercher ceux à qui cela profite. Et notamment, c’est Washington qui a le plus intérêt à fermer le robinet des hydrocarbures russes au marché européen au profit de son gaz naturel liquéfié (GNL).
Le 24 mars, le Danemark a signalé avoir localisé un objet non identifié le long d’une section non endommagée du gazoduc. La Russie a contacté le Danemark en suggérant de l’examiner "conjointement", a fait savoir le 25 mars Vladimir Poutine. D’après lui, sur cette zone, "un autre engin explosif pourrait y avoir été placé, qui pour une raison quelconque n'a pas explosé". Pourtant, le pays européen n’a pas clairement montré d’intérêt.

Une volonté "d’étouffer" le sujet chez les pays occidentaux

Cette position évasive des pays occidentaux envers le projet de résolution a été mise en valeur à la mi-mars par la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. Selon elle, si l’Occident bloque ce document, ce serait "une confirmation des obstacles délibérément créés à l'établissement de la vérité".
Cette position évasive des pays occidentaux envers le projet de résolution a été mise en valeur à la mi-mars par la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. Selon elle, si l’Occident bloque ce document, ce serait "une confirmation des obstacles délibérément créés à l'établissement de la vérité".
Même si ces États veulent "étouffer" le sujet, la Russie fera tout pour que cela n'arrive pas, a déclaré le porte-parole du Kremlin à l’approche du vote. Un sabotage d’une telle ampleur n’a pas pu être effectué sans services secrets de puissances étrangères, a jugé le 27 mars Dmitri Peskov.
Récemment, la Russie a proposé de créer et d’adopter une convention internationale pour la protection des pipelines sous-marins et établir des "zones de responsabilité" des États.

Le sabotage

Des explosions se sont produites le 26 septembre 2022 en mer Baltique sur les deux gazoducs russes sous-marins Nord Stream, infrastructures énergétiques devant approvisionner plusieurs pays européens en gaz russe.
Les pays frontaliers de l’incident, l'Allemagne, le Danemark et la Suède, suite à leurs propres enquêtes, n'ont pas exclu un sabotage. La Russie a ouvert une enquête pour acte de terrorisme international.
L'opérateur des gazoducs, Nord Stream AG, a signalé que les dégâts subis étaient sans précédent et qu'il est impossible d'estimer le temps de réparation.
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