Sabotage des Nord Stream: la Russie n’exclut pas une demande de dédommagement

© Sputnik . Ministère danois de la DéfenseUne fuite du gaz suite à l'explosion sur les Nord Stream, septembre 2022
Une fuite du gaz suite à l'explosion sur les Nord Stream, septembre 2022 - Sputnik Afrique, 1920, 27.03.2023
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La Russie pourrait soulever le sujet de l’indemnisation des dommages suite aux explosions sur les gazoducs sous-marins Nord Stream, a fait savoir auprès de Sputnik un diplomate russe. Pour le Kremlin qui réclame une enquête internationale, c’est une demande "légitime" qui devrait faire suite à l’identification des coupables.
La Russie n’exclut pas la possibilité "de soulever ultérieurement la question de l’indemnisation des dommages" suite aux explosions sur les gazoducs Nord Stream, a fait savoir auprès de Sputnik Dmitri Biritchevski, directeur du département de coopération économique du ministère russe des Affaires étrangères.
Les pays occidentaux font semblant de ne pas remarquer le projet russe de résolution du Conseil de sécurité de l’Onu, demandant une enquête internationale indépendante, a indiqué le diplomate.
"Malgré cela, nous avons l'intention de continuer à insister sur une enquête internationale complète et ouverte avec la participation obligatoire de la Russie", a-t-il poursuivi.
Concernant le sort des gazoducs, "à l’étape actuelle, il est difficile" d’en parler, selon Dmitri Biritchevski. Même si "selon des estimations des spécialistes, les tuyaux endommagés peuvent être restaurés", "il faut des conditions politiques et économiques préalables".
Cette déclaration a été faite à l’approche du vote au Conseil de sécurité de l’Onu d'un projet de résolution rédigé par la Russie et la Chine. Le projet, qui sera présenté le 27 mars, propose de créer une commission internationale pour enquêter sur tous les aspects de ce sabotage.
Dans la journée, le porte-parole de Vladimir Poutine a estimé que la question de l’indemnisation des dommages serait "légitime" mais qu'il faut d’abord identifier les responsables.

Les explosions

Le 26 septembre, des explosions ont touché les gazoducs Nord Stream 1 et 2, en mer Baltique. Depuis déjà 6 mois, les pays frontaliers, à savoir la Suède, le Danemark, les Pays-Bas et l’Allemagne, mènent leurs propres enquêtes.
Le 31 octobre, Vladimir Poutine a annoncé que Gazprom, société d’État russe, actionnaire majoritaire de l’opérateur des conduites, avait été autorisé à inspecter le site de l'explosion et le chef du groupe lui a rendu compte de l'inspection. Le Président russe a déclaré que les explosions sont un acte de terrorisme évident.

Les versions

Les enquêtes n’ont pas encore débouché pour identifier les auteurs du sabotage, les médias multipliant leurs versions. Ainsi, en février, le journaliste américain Seymour Hersh, qui avait mené sa propre enquête sur l'affaire, avait affirmé que des plongeurs de l’US Navy avaient posé des explosifs sur les conduites de gaz pendant les exercices Baltops 2022 de l’Otan, l’été dernier. L’opération s’est tenue, selon le journaliste, avec le concours de spécialistes norvégiens, qui ont actionné les engins explosifs plus tard. Fin mars, Seymour Hersh a avancé que la décision de faire exploser les gazoducs aurait été prise par Joe Biden.
Toujours en mars, le New York Times a affirmé que le sabotage pourrait avoir été perpétré par "un groupe pro-ukrainien". De plus, le journal allemand Die Zeit a affirmé qu'un yacht loué à une société basée en Pologne, apparemment détenue par deux Ukrainiens, avait été utilisé pour faire sauter les gazoducs. Ces versions ont été rejetées par l'Ukraine, la Russie et nombre d’analystes et hommes politiques. Beaucoup les ont jugées peu probables, relayées plutôt dans le but de détourner l’attention des révélations de Seymour Hersh.
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