"C'est extrêmement nocif": l’aide humanitaire occidentale, nuit-elle à l'agriculture africaine?

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Le Continent africain - Sputnik Afrique, 1920, 27.03.2023
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Les programmes humanitaires, avancés par les États-Unis et les organisations internationales, ne permettent pas aux pays africains de se développer et de s’extirper du "crochet humanitaire", estime auprès de Sputnik le président de l’Union céréalière russe.
L’aide humanitaire accordée au continent africain depuis plusieurs années par les États-Unis nuit à l’évolution des pays africains, avance auprès de Sputnik Arkadi Zlotchevski, président de l’Union céréalière russe, association des producteurs réunissant plus de 400 acteurs du marché céréalier russe.
"A quoi sert l'aide humanitaire? Elle détruit la production locale car les agriculteurs locaux ne peuvent pas vendre leurs produits", avance-t-il.
De plus, les livraisons de produits humanitaires "ne couvrent jamais" à 100% des besoins des territoires africains, poursuit-il ajoutant qu’ils garantissent de 5 à 10% des nécessités.
Par leurs gestes humanitaires, les Américains ou des organisations tel que le Programme alimentaire mondial (PAM), "détruisent les débouchés pour les entreprises locales et la motivation pour augmenter la production locale". "C’est extrêmement nocif", lance-t-il.
Le président de l’Union russe céréalière propose une solution:
"Au lieu d'envoyer de l'aide humanitaire là-bas, c'est mieux d’aider avec de l'argent. Il vaut mieux aider au développement des technologies de production locales".

"Le potentiel africain" énorme

Le continent africain possède des sols "assez fertiles", le climat permet "facilement" d’avoir deux récoltes de blé par an.
"Je regarde le potentiel africain, et là, il y a des choses paradoxales qui nous sont souvent inaccessibles […]. Nous [en Russie] ne pouvons pas nous permettre deux récoltes de blé par an sur la même parcelle, mais eux [les Africains] le peuvent!", avance-t-il.
Et pourtant, les Africains "ne peuvent pas profiter de cette opportunité. Précisément parce qu'ils sont maintenus en permanence à ce crochet humanitaire ce qui détruit la motivation et le fondement économique des activités des entreprises locales, au lieu de les stimuler", regrette-t-il.

L’exemple sud-africain

L’expert donne l’exemple de l’Afrique du Sud qui a réussi à exporter du maïs après avoir été un importateur "pertinent". Ce pays a mis en place une agence spéciale financée par les banques.
"On n’a fait que leur donner des outils de développement, et ils ont maîtrisé ce développement", observe-t-il, ajoutant que le taux de financement moyen pour l'Afrique du Sud est de 12%, et pour ce programme particulier, il est de 7%.
Interrogé sur le sort de l’accord céréalier d’Istanbul, prolongé à la mi-mars jusqu’au 18 mai, l’expert reste sceptique: "À la mi-mai l’Ukraine épuisera son potentiel d’exportation. De ce fait, si cet accord est suspendu, cela n’aura pas d’importance ni pour Kiev ni pour l’Occident. Ils ont déjà tout exporté".
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