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Banque commune Iran-Afrique: "Le passage au commerce en monnaie nationale est une tendance actuelle"
Banque commune Iran-Afrique: "Le passage au commerce en monnaie nationale est une tendance actuelle"
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Bien que la proposition iranienne de créer une banque commune avec les pays africains soit une initiative "opportune", plusieurs défis restent à relever... 11.03.2023, Sputnik Afrique
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Téhéran a proposé cette semaine de créer une banque commune avec les pays africains pour promouvoir le commerce en monnaie locale.Ces perspectives révèlent pourtant de nombreuses difficultés: l’expert évoque la part infime de l’Iran dans les échanges commerciaux avec l’Afrique (0,26% de l’ensemble des importations africaines en 2021) et la liste assez restreinte de ses partenaires commerciaux sur le continent. Ainsi, en 2021, environ 76% des exportations totales ont été destinées à cinq pays: le Ghana, l'Afrique du Sud, le Nigeria, le Mozambique et le Kenya. Et même dans ces pays, l'Iran n'est pas un partenaire commercial clé, note-t-il.Enfin, la forte volatilité du real iranien et de la plupart des monnaies nationales africaines est un autre problème qui pourrait se poser lors de la mise en œuvre de cette initiative.Vers un système de paiement panafricain?Dans le contexte actuel, l’expert soulève la nécessité d'améliorer les conditions de transactions interbancaires en Afrique.La structure des paiements africains est dominée par les banques américaines et quelque 80% de tous les paiements en dehors du continent africain passent par elles, souligne Andreï Koudriavtsev. "La dépendance qui prévaut à l'égard des devises étrangères, notamment le dollar américain, la livre et l'euro, a entraîné une grave volatilité des marchés monétaires locaux dans certains pays", explique-t-il."Compte tenu de l'importance du développement des systèmes de paiement transfrontaliers en 2022, l'Union africaine, l’Afreximbank et le secrétariat de la zone de libre-échange africaine ont lancé une initiative visant à créer un système de paiement panafricain, qui a pour but de faciliter les paiements en monnaie nationale à l'intérieur du continent", rappelle l’expert.L’abandon du dollarEn général, "le passage au commerce en monnaie nationale est une tendance actuelle", note le spécialiste, car cela "permet aux pays d'être indépendants des mouvements inflationnistes du taux de change du dollar américain".Pourtant, Andreï Koudriavtsev exprime ses réserves concernant l’idée de l'abandon du dollar dans les règlements commerciaux: par exemple, "il est prématuré de parler d'une élimination complète du dollar dans le commerce extérieur" russe. Mais il existe toutes les conditions préalables à sa réduction dans la structure monétaire des règlements de la Russie avec les pays partenaires, tels que l'Inde, la Chine, le Vietnam et l'Iran, avance l’expert.Quant à l’initiative des BRICS de créer une monnaie commune, une idée qui va être discutée lors de leur prochain sommet en Afrique du Sud, Andreï Koudriavtsev note que "le processus peut prendre beaucoup de temps", car il nécessite d’abord l’établissement "des règlements mutuels dans les monnaies nationales" et la réduction de la part des paiements en dollars.
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Banque commune Iran-Afrique: "Le passage au commerce en monnaie nationale est une tendance actuelle"
09:16 11.03.2023 (Mis à jour: 13:22 11.03.2023) Bien que la proposition iranienne de créer une banque commune avec les pays africains soit une initiative "opportune", plusieurs défis restent à relever, estime auprès de Sputnik Andreï Koudriavtsev, expert russe des économies de l'Afrique subsaharienne. Il sera essentiel d'améliorer les conditions de transactions interbancaires en Afrique.
Téhéran a proposé cette semaine de créer une banque commune avec les pays africains pour promouvoir le commerce en monnaie locale.
"Cette initiative est certainement opportune et conforme à la politique actuelle de Téhéran, qui consiste à accroître la part des monnaies nationales dans le commerce extérieur", avance auprès de Sputnik Andreï Koudriavtsev, expert russe des économies de l'Afrique subsaharienne.
Ces perspectives révèlent pourtant de nombreuses difficultés: l’expert évoque la part infime de l’Iran dans les
échanges commerciaux avec l’Afrique (0,26% de l’ensemble des importations africaines en 2021) et la liste assez restreinte de ses partenaires commerciaux sur le continent. Ainsi, en 2021, environ 76% des exportations totales ont été destinées à cinq pays: le Ghana, l'Afrique du Sud, le Nigeria, le Mozambique et le Kenya. Et même dans ces pays, l'Iran n'est pas un partenaire commercial clé, note-t-il.
Par conséquent, cela "pourrait rendre difficile le soutien de l'initiative par le reste de l'Afrique".
Enfin, la forte volatilité du real iranien et de la plupart des monnaies nationales africaines est un autre problème qui pourrait se poser lors de la mise en œuvre de cette initiative.
Vers un système de paiement panafricain?
Dans le contexte actuel, l’expert soulève la nécessité d'améliorer les conditions de transactions interbancaires en Afrique.
"Aujourd'hui, la majorité des communications financières en Afrique sont transmises par Swift. Cependant, environ 48% de tous les transferts impliquent des banques correspondantes en dehors du continent, ce qui augmente considérablement le coût et la durée des transactions", fait-il remarquer.
La structure des paiements africains est dominée par les banques américaines et quelque 80% de tous les paiements en dehors du continent africain passent par elles, souligne Andreï Koudriavtsev. "La dépendance qui prévaut à l'égard des devises étrangères, notamment le dollar américain, la livre et l'euro, a entraîné une grave volatilité des marchés monétaires locaux dans certains pays", explique-t-il.
"Compte tenu de l'importance du développement des systèmes de paiement transfrontaliers en 2022, l'Union africaine, l’Afreximbank et le secrétariat de la zone de libre-échange africaine ont lancé une initiative visant à créer un système de paiement panafricain, qui a pour but de faciliter les paiements en monnaie nationale à l'intérieur du continent", rappelle l’expert.
En général, "le passage au commerce en monnaie nationale est une tendance actuelle", note le spécialiste, car cela "permet aux pays d'être indépendants des mouvements inflationnistes du taux de change du dollar américain".
Pourtant, Andreï Koudriavtsev exprime ses réserves concernant l’idée de l'abandon du dollar dans les règlements commerciaux: par exemple, "il est prématuré de parler d'une élimination complète du dollar dans le commerce extérieur" russe. Mais il existe toutes les conditions préalables à sa réduction dans la structure monétaire des règlements de la Russie avec les pays partenaires, tels que l'Inde, la Chine, le Vietnam et l'Iran, avance l’expert.
Quant à l’initiative des BRICS de créer une monnaie commune, une idée qui va être discutée lors de leur prochain sommet en Afrique du Sud, Andreï Koudriavtsev note que "le processus peut prendre beaucoup de temps", car il nécessite d’abord l’établissement "des règlements mutuels dans les monnaies nationales" et la réduction de la part des paiements en dollars.