"Ce n’est pas la faute de la France" si la RDC est déstabilisée, clame Macron

© AFP 2024 JACQUES WITTEmmanuel Macron et Felix Tshiseked à Kinshasa, le 4 mars 2023
Emmanuel Macron et Felix Tshiseked à Kinshasa, le 4 mars 2023 - Sputnik Afrique, 1920, 05.03.2023
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Emmanuel Macron a fermement rejeté les accusations envers Paris quant à la situation fragile en RDC depuis le génocide au Rwanda, soutenu par la France, qui avait conduit à une déstabilisation de la région. Il a estimé qu’il ne fallait pas "chercher des coupables à l’extérieur" et a accusé Kinshasa de ne pas avoir été capable de restaurer l’ordre.
Le Président français a estimé que la République démocratique du Congo ne devait pas rejeter la responsabilité sur la France en ce qui concerne la sécurité dans le pays. C’est les autorités de la RDC qui n’ont pas su restaurer la souveraineté depuis 1994, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec le Président de la RDC, Félix Tshisekedi.
"Depuis 1994, ce n’est pas la faute de la France, pardon de le dire dans des termes aussi crus, que vous n’avez pas été capables de restaurer la souveraineté -ni militaire, ni sécuritaire, ni administrative- de votre pays. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur", a affirmé M.Macron.
Il a fait cette déclaration après qu’un journaliste a accusé la France d’avoir joué un rôle dans le génocide rwandais et surtout dans l’entrée des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) en RDC. Ce journaliste a en outre rappelé que la France avait versé 20 millions de dollars au Rwanda. Le dirigeant français a apparemment décidé de s’en laver les mains.
"Je récuse le raccourci que vous avez fait et la responsabilité qu’on pouvait assigner à la France. Je suis pour la vérité mais toute la vérité, je ne suis pas pour prendre tous les fardeaux", a rétorqué Emmanuel Macron au journaliste.
En avril 2021, Emmanuel Macron a pour la première fois reconnu la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda, qui s’est déroulé d’avril à juin 1994. Près de 800.000 personnes avaient été tuées. Il a alors déclaré que Paris ne comprenait pas à l’époque qu’il s’était rangé du côté du régime du génocide en tentant d’entraver le conflit régional.
Depuis de nombreux mois, la RDC fait face à des attaques des rebelles du M23 contre la population civile. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le groupe, ce qui est corroboré par des experts de l'Onu et plusieurs pays occidentaux, bien que Kigali le nie. Sans condamner officiellement le Rwanda, le Président français a appelé le 4 mars à un cessez-le-feu à partir du 7 mars. Il a d’ailleurs promis des sanctions en cas de violations.

Le dirigeant congolais exige du respect

Plus tard lors de la conférence de presse, le Président Tshisekedi a appelé Paris à changer de posture:
"Regardez-nous autrement, en nous considérant comme des partenaires et non avec un regard paternaliste". Et d’ajouter: "la Françafrique n’existe plus".

Manque de diplomatie

Après cette conférence de presse donnée le dernier jour de sa tournée en Afrique, le Président français a de nouveau été épinglé pour son manque de diplomatie, alors qu'accueilli par ses homologues africains. De nombreux internautes ont mis en exergue sa posture arrogante et post-coloniale.
Plus tôt, au Burkina Faso, M.Macron s’était permis une blague, voire une familiarité qui est mal passée. Lors d’une conférence de presse, il expliquait à une étudiante que ce n'était pas à lui de s'occuper de l'électricité des universités du pays africain, car c’était "le travail du Président". À cet instant, Roch Marc Christian Kaboré s’est levé, alors le Président français a réagi: "Il est parti réparer la climatisation".
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