"Macron n’est pas le bienvenu": une douche froide en RDC à la veille de la visite du Président

© AFP 2024 JACQUES WITTLe Premier ministre de la RDC, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, rencontre le Président français à Kinshasa, le 4 mars 2023
Le Premier ministre de la RDC, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, rencontre le Président français à Kinshasa, le 4 mars 2023 - Sputnik Afrique, 1920, 04.03.2023
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Des Congolais se sont opposés une nouvelle fois à la venue Président français en RDC. Une vingtaine de mouvements citoyens ont accusé la France d’"une grande incohérence" dans ses démarches et ses propos envers Kinshasa. Ils lui ont aussi reproché d’être conciliante envers le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23.
À la veille de sa visite en RDC, une vingtaine de mouvements citoyens congolais ont protesté contre l’arrivée du Président français qui "n’est pas le bienvenu".
Leur message a été relayé deux jours après une manifestation qui a eu lieu dans la capitale du pays, devant l’ambassade française. Quelques dizaines de personnes se sont opposées à la visite de Macron, appelé "assassin".
Dans un communiqué publié le 3 mars, les protestataires ont pointé "une grande incohérence" entre les discours diplomatiques et les actions de Paris. La France a été inculpée de privilégier "ses intérêts économiques au détriment des vies humaines fauchées par cette guerre d’agression".

Pas de sanctions françaises contre le Rwanda

Notamment, ils ont rappelé l’octroi d’une aide financière de 20 millions d’euros à l’armée rwandaise, "sous l’influence de la France". Ce alors que le Rwanda est accusé de soutenir les rebelles du M23 qui ont déjà repris de larges territoires dans l’est de la RDC.
Entretemps, le gouvernement français a condamné en décembre dernier le soutien rwandais au M23. Mais aucune sanction diplomatique ou économique n’a été adoptée.
Les activistes ont aussi épinglé le soutien de Paris accordé à divers pays africains qui violent les règles démocratiques.
"Comme avec le Rwanda, la France s’illustre par sa politique de deux poids deux mesures face à des régimes autocratiques, garants de la Françafrique, qui maintiennent leur population dans l’assujettissement", indique le document.
Selon les activistes, la France "ne réagit que lorsque ses intérêts économiques sont en jeu", une approche "dans la continuité de son histoire coloniale qu’elle maintient depuis l’assassinat du Président Sylvanus Olympio".

Un militant écrit à Macron

Une lettre ouverte a été adressée au dirigeant français avec les mêmes accusations, rédigée par un militant du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA). Samuel Mukuna a noté que les sentiments antifrançais se multiplient depuis plus de 10 ans sur le continent africain.
Les activistes visent à "mettre fin à la Françafrique et au pillage systématique des richesses africaines au bénéfice de la France et des autres puissances occidentales et orientales". Il a accusé lui aussi l’Hexagone de complicité avec le Rwanda et de création de "plusieurs foyers de tension" et de déstabilisation en Afrique.
Le militant a appelé Emmanuel Macron à descendre dans la région congolaise du Rutshuru pour demander aux rebelles du M23 de "se retirer immédiatement".
Après sa visite au Gabon et en Angola, le dirigeant français se rend le 4 mars à Kinshasa, capitale de la RDC. Sa tournée africaine se déroule sur fond de montée des sentiments antifrançais et de demandes de retrait des troupes françaises, compte tenu de l’inefficacité de leur lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
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