Arrêter le réchauffement planétaire à l’aide de poussière lunaire?

© Photo pixabay / PoncianoLa Lune
La Lune - Sputnik Afrique, 1920, 24.02.2023
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Un moyen exotique de surmonter la crise climatique a été avancé par des scientifiques américains. Ils proposent d’utiliser la poussière lunaire comme un écran qui pourrait bloquer la lumière du Soleil et réduire la chaleur sur la planète.
Environ 10 millions de tonnes de poussière lunaire placés entre la Terre et le Soleil permettraient de réduire la luminosité de l’astre de 1,8% et ainsi de refroidir notre planète, indique une étude publiée dans la revue PLOS Climate.
Ce moyen original de combattre le réchauffement climatique a été proposé par des astronomes de l'université américaine de l'Utah. Les chercheurs ont appliqué une technique utilisée pour étudier la formation des planètes autour des étoiles lointaines. Au cours de ce processus, des poussières cosmiques forment des anneaux autour des étoiles hôtes, en interceptent la lumière et la réémettent, ce que les astronomes détectent sur Terre.
L’idée est donc d’éjecter de la poussière vers le point de Lagrange L1, situé entre la Terre et le Soleil, où les forces gravitationnelles sont équilibrées. Les chercheurs estiment qu’y placer de la poussière d’origine terrestre serait le plus efficace, mais nécessiterait des efforts astronomiques pour un coût tout aussi élevé.
En revanche, créer un nuage de ce type depuis la Lune demande beaucoup moins d'énergie. De plus, les propriétés inhérentes de la poussière lunaire la rendent parfaite pour cette utilisation. Cependant, le matériau peut être facilement dévié de sa trajectoire par les vents solaires, les radiations et les forces de gravité au sein du système solaire. Il serait donc nécessaire d’envoyer en orbite à quelques jours d’intervalle un nouvel amas.

Une solution douteuse

Les chercheurs soulignent pourtant le caractère purement théorique de leur étude et ne prétendent pas savoir via quels moyens exacts l’appliquer en pratique.
"Nous ne sommes pas des experts du changement climatique, ni de la science des fusées nécessaire pour déplacer une masse d'un endroit à l'autre. Nous explorons simplement différents types de poussière sur des orbites variées pour voir dans quelle mesure cette approche pourrait être efficace", souligne le physicien Ben Bromley, co-auteur de l’étude.
Cette approche a déjà suscité des critiques. Ainsi Olivier Berné, astrophysicien à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse, a dénoncé auprès de Numerama "du techno-solutionnisme" car il s’agit d’"un patch qui consiste à continuer à consommer de manière inconsidérée".
"Certains aiment bien compter là-dessus pour résoudre la crise climatique, mais c’est surtout une manière de détourner le problème", a-t-il indiqué.
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