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Donbass. Opération russe
La Russie a lancé le 24 février 2022 une opération militaire spéciale en Ukraine pour protéger les habitants du Donbass subissant le blocage et les attaques de Kiev depuis 2014.

Ukraine: conflit existentiel pour Moscou?

© Sputnik . Alexeï Danitchev / Accéder à la base multimédiaLe Grand Palais du Kremlin de Moscou (archive photo)
Le Grand Palais du Kremlin de Moscou (archive photo) - Sputnik Afrique, 1920, 03.02.2023
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Des sanctions visant à tuer l'économie russe, des tentatives de déstabiliser la situation interne du pays… Les facteurs se multiplient pour que la Russie commence à voir dans l’opération en Ukraine un conflit existentiel. Tel est l'avis exprimé à Sputnik par un professeur.
"Si vous êtes un haut responsable politique russe, ce sont tous les ingrédients pour vous faire conclure que le conflit est existentiel pour votre pays."
Par ces mots, le professeur Maxim Soutchkov, de l'Institut d'État des relations internationales de Moscou, commentait pour Sputnik une interview de Sergueï Lavrov. Le chef de la diplomatie russe y indiquait que les déclarations des dirigeants occidentaux doivent être considérées comme une tentative de résoudre enfin la "question russe".
"Depuis le début de l'opération russe, ce sont eux qui ont cadré ce conflit en ces termes d'ultime bataille avec la Russie. […] Le régime des sanctions cherche à étrangler l'économie russe. Nous voyons également des signes de tentatives occidentales de fomenter des troubles civils intérieurs. Les tentatives pour imposer un sentiment de 'culpabilité collective' à la société russe cherchent à briser le moral de la nation", énumère M. Soutchkov.

S'ouvrir aux pays non occidentaux

Le ministre a également mentionné que les États-Unis font la promotion d'éléments antirusses dans des pays historiquement amis de la Russie, allant de l'ex-Union soviétique à l'Afrique. Analysant les options de Moscou pour y répondre, l'expert a estimé qu'emboîter le pas aux États-Unis à cet égard serait une erreur.
"Contrairement à la guerre froide où il y avait encore un nombre important de pays neutres, dans la confrontation d'aujourd'hui, les États-Unis et leurs alliés réduisent l'espace de la neutralité de la manière la plus brutale: c'est soit faire de leur façon soit d'aucune façon".
La Russie, de l'avis de Maxim Soutchkov, devrait plutôt s'ouvrir davantage aux pays non occidentaux ou historiquement amis. D'autre part, elle devrait soutenir la volonté de ces pays d'acquérir une plus grande autonomie stratégique vis-à-vis de l'Occident.
"Les pays occidentaux n'ont pas besoin d'alliés, encore moins d'amis, ils ont besoin de marchés, de ressources et de votes dans les institutions internationales."

"Une question de permissivité"

Commentant les propos de Sergueï Lavrov sur "la conviction américaine de sa supériorité" comme la principale raison de la confrontation actuelle de la Russie avec l'Occident, M. Soutchkov a estimé que ce "n'est pas un phénomène terrible". Mais seulement "quand on en vient à le considérer comme une idée nationale du succès".
Les Américains sont en effet exceptionnels à bien des égards, car ils ont pu construire une superpuissance à partir de zéro en une période relativement courte de l'histoire. Le problème, à son avis, c'est "qu'avec plus de pouvoir sont venues plus de fierté et d'arrogance qui ont progressivement épuisé l'autoréflexion."
Cela signifie une perte de compréhension de la façon dont des actes de politique étrangère peuvent se répercuter dans le monde entier, a-t-il expliqué. Or, les pères fondateurs de la nation américaine "ont travaillé méticuleusement pour construire un système de freins et contrepoids".
Actuellement, les États-Unis cherchent à s'affranchir de tous les freins et à bouleverser tous les équilibres, estime l'expert. En 50 ans, les États-Unis ont dévasté, par des guerres ou des sanctions, quelques nations relativement prospères. Or, il n'y avait pas une seule organisation internationale ou un groupe d'États pour exiger que les Américains soient interdits de voyages à l'étranger ou que leur argent soit saisi au profit de ceux qu'ils ont dévastés.
"Ce n'est pas seulement une question d'hypocrisie de portée universelle, c'est une question de permissivité."
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