L’approche de la CEDEAO contre le terrorisme est "désuète", selon un responsable ivoirien

© AP Photo / Mohamed SalahaSoldats maliens à un check-point
Soldats maliens à un check-point - Sputnik Afrique, 1920, 03.02.2023
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La CEDEAO peine à apporter des réponses à l’expansion du terrorisme en Afrique de l’Ouest, affirme à Sputnik Théodore Sonzaï, en charge des questions de défense au Parti des peuples africains – Côte d'Ivoire. Selon lui, l’idée d’une brigade africaine contre le djihadisme, lancée par l’ancien Président Gbagbo, a de quoi séduire.
L’ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo a lancé un pavé dans la mare en reprochant à la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) sa gestion de la lutte antiterroriste en Afrique de l’Ouest, et en proposant de créer une brigade anti-djihadiste africaine.
Une intervention qui a le mérite d’ouvrir le débat, affirme à Sputnik Théodore Sonzaï, secrétaire national en charge des questions de défense au Parti des peuples africains – Côte d'Ivoire. Selon lui, la CEDEAO à tort de ne pas impliquer pleinement toutes les parties concernées dans le dossier.
"L'approche de la CEDEAO dans le règlement de ce conflit transfrontalier de nos jours est désuète […] Il est démontré que pour une gestion efficace et efficiente de conflit, il faut impliquer les parties concernées et dans notre cas, c'est surtout le Sahel. Il faut également trouver une solution collective militaire, donc une force CEDEAO", explique-t-il ainsi.
Le responsable se montre lui aussi favorable à la constitution d’une "force africaine coalisée d’intervention immédiate", qui pourrait un jour déboucher sur la constitution d’une véritable armée africaine.
La lutte contre le terrorisme dans le Sahel passe par ailleurs par la mise en place de projets sociaux "à impacts rapides", pour éloigner les populations du djihadisme et permettre une meilleure répartition des richesses, rappelle Théodore Sonzaï.

Ingérence extérieure et Afrique du nord

La mise en place d’une force anti-djihadiste devrait impliquer les États membres de la CEDEAO, y compris financièrement, mais nécessite aussi d’associer à la réflexion les pays d’Afrique du Nord, affirme encore le responsable ivoirien.
Les pays africains doivent en outre faire respecter leur souveraineté sur la question sécuritaire, et freiner les ingérences extérieures en la matière, selon lui.
"Il faut que les partenaires comme les États-Unis et l’Union européenne s’abstiennent d’imposer leurs solutions préconçues aux problèmes africains, lesquels relèvent exclusivement de la compétence des autorités africaines à qui incombent la responsabilité du pouvoir", détaille ainsi Théodore Sonzaï.
Fin janvier, Laurent Gbagbo avait déjà insisté sur le fait qu’une brigade anti-djihadiste africaine permettrait de ne plus faire appel à des contingents européens. L’ancien Président ivoirien s’était également dit choqué de l’attitude de la CEDEAO vis-à-vis des nouveaux gouvernements malien et burkinabé.
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