''Une partie de l'État profond français est agacée par les victoires diplomatiques du Maroc"
CC BY-SA 2.0 / Marek Kubica / Flag over Al QuaraouiyineLa bandera de Marruecos
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Le président de la Commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne, Lahcen Haddad, s'est dit, mardi à Rabat, étonné par le revirement brusque de la position de certains parlementaires français, lequel a permis l'adoption, d'une manière unilatérale et irresponsable, de la dernière résolution du Parlement européen (PE) à l'encontre du Maroc
''Le soutien des Libéraux français proches de la présidence française à cette résolution ainsi que leur adhésion à son contenu et leur plaidoyer en sa faveur ont suscité l'étonnement de la partie marocaine qui considérait jusque-là les Français comme des alliés'', a précisé M. Haddad.
Le responsable était l'invité du Forum de la MAP, organisé sous le thème ''Résolution du Parlement européen : un contournement de tous les mécanismes institutionnels de dialogue et de coordination et une politisation d'affaires qui relèvent du domaine judiciaire''.
M. Haddad, expert international en gestion stratégique, démocratie, gouvernance, immigration et développement, a expliqué ce revirement brusque par le fait qu'''une partie de l'État profond français est agacée par les victoires diplomatiques et sécuritaires du Maroc et a instrumentalisé cette crise, tout comme auparavant les +fake news+ au sujet de l'utilisation du logiciel Pegasus, pour inciter les Libéraux français à soutenir cette résolution".
Et d'estimer qu'il est fort probable que ce sont ces forces qui ont impliqué le Maroc dans l'affaire dite du ''Qatargate'' en dépit de l'absence de preuves, assurant que l’État marocain adoptera une attitude appropriée face à ce revirement quelle que soit sa nature, conjoncturelle ou encore structurelle.
''Je souhaite que l’État français soit conscient de la gravité de la situation. Si des parties de l’État il y a, qui visent le Maroc à travers leurs manoeuvres ourdies, cela dénote une irresponsabilité pouvant engendrer des conséquences fâcheuses'', a-t-il poursuivi, appelant la France à privilégier la transparence et la clarté dans ses relations avec le Maroc, irréprochable jusque-là à son égard.
Évoquant les changements dans les attitudes des groupes parlementaires au sein du Parlement européen, cet universitaire, qui enseigne dans des universités nationales et internationales, a fait remarquer que le groupe centriste au sein du PE comptait parmi les alliés du Maroc et s'élevait contre les résolutions hostiles au Royaume, mais les surenchères électoralistes entre les groupes parlementaires et autres accusations de corruption ainsi que les attaques orchestrées par le groupe aux ordres de l'Algérie ont fait que certains ont été contraints d'émettre des réserves alors que d'autres ont cédé à la panique.
En revanche, les eurodéputés espagnols ont fait montre de courage et de clairvoyance, refusant de sacrifier le partenariat stratégique solide entre le Maroc et l'Espagne sur l'autel de positionnements irréfléchis sans lendemain, a-t-il affirmé, tout en relevant des dysfonctionnements au sein de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE en raison d'obstacles dressés par des membres agissants parmi la partie européenne. Cette démarche, a-t-il dit, a sapé les mécanismes de coopération mis en place depuis 2008.
Selon lui, cette résolution irréfléchie "a fait passer à la trappe toutes les actions communes menées par la Commission parlementaire mixte Maroc-UE avec nos homologues européens", citant nommément les coupables à l'origine des blocages, en l'occurrence Antonio Panzeri et Andrea Cozzolino (ancien et actuel présidents de la commission du côté européen) et leur adjoint Francesco Giorgi, et Marie Arena, présidente de la sous-commission des droits, cités parmi les accusés de corruption, les uns en détention et les autres recherchés par la justice belge.