Les soldats français de Barkhane accusés d’avoir détenu des Maliens dans une prison secrète

© AP Photo / Christophe Petit TessonDes militaires français
Des militaires français - Sputnik Afrique, 1920, 11.01.2023
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"Au Mali, la force Barkhane a tué des innocents. Elle en a également incarcéré dans le plus grand secret", affirme le journaliste Rémi Carayol dans son livre qui vient de paraître.
Le journaliste français Rémi Carayol accuse les soldats français de l’opération Barkhane d’avoir détenu illégalement des Maliens dans une prison secrète à Gao, une ville du nord du pays.
Après avoir couvert l’opération militaire française Serval au Mali, relayée par l’opération Barkhane, Rémi Carayol a fait paraître son livre intitulé "Le Mirage sahélien. La France en guerre en Afrique: Serval, Barkhane et après?".
Un chapitre y est consacré à une prison secrète installée au sein de l’aéroport de Gao par l’armée française où des innocents ont été détenus.
"Au Mali, la force Barkhane a tué des innocents. Elle en a également incarcéré dans le plus grand secret: un nombre indéterminé de ‘suspects’ ont été expédiés dans une prison clandestine située à l’intérieur de sa base principale à Gao. Le "château", comme on l’appelle…", écrit le journaliste.

Détenus dans le plus grand secret

Selon lui, les suspects arrêtés par les soldats français étaient gardés pendant plusieurs jours ou semaines dans le plus grand secret dans ce lieu de détention qui n’existait pas officiellement. Ils y étaient interrogés de jour comme de nuit par des spécialistes du renseignement.
"Il a fallu attendre plusieurs années pour que son existence soit éventée."
Les derniers soldats français ont quitté le Mali l’an dernier sur ordre des autorités maliennes qui ont demandé leur départ définitif. Le régime malien de transition a accusé la France de soutenir les terroristes. Des accusations rejetées par Paris.
Si l’existence de cette prison secrète est confirmée, ce serait un nouveau rebond dans des relations entre Paris et Bamako déjà très dégradées.
L’opération Serval avait débuté il y a tout juste 10 ans, le 11 janvier 2013. Paris avait répondu à la demande du Président malien de transition d’alors, Dioncounda Traoré, d'arrêter la progression des djihadistes et de leurs alliés dans le centre du pays.
Un an plus tard, l’opération Barkhane lui avait succédé pour partir du Mali en 2022 sans parvenir à atteindre les objectifs fixés.
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