Le Congo rend hommage à son dernier combattant de la Seconde Guerre mondiale

CC BY 2.0 / Antoine Moens de Hase / Palais du Peuple, siège du Parlement de la République démocratique du Congo à Kinshasa.
Palais du Peuple, siège du Parlement de la République démocratique du Congo à Kinshasa. - Sputnik Afrique, 1920, 09.01.2023
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Le Congo a fait ses adieux à Kunyuku Ngoma Albert, dernier survivant des troupes coloniales ayant participé à la Seconde Guerre mondiale. Le vétéran est décédé à l’âge de 100 ans.
Une page d’histoire s’est tournée au Congo, après le décès du caporal Kunyuku Ngoma Albert, dernier combattant congolais à avoir participé à la Seconde Guerre mondiale. Le Président Félix Tshisekedi lui a rendu hommage en se recueillant quelques instants devant le cercueil, avant la cérémonie d’inhumation.
Kunyuku Ngoma Albert avait été enrôlé à l’âge de 18 ans, à Léopoldville, aujourd’hui Kinshasa. Il a été envoyé sur plusieurs théâtres d’opérations durant le conflit mondial, notamment en Palestine et en Éthiopie, où les troupes congolaises se sont illustrées contre l’armée italienne. Il a par la suite servi en Inde, puis en Birmanie, intégrant un hôpital de campagne qui a soutenu les troupes britanniques contre les Japonais.
Le vétéran était le dernier survivant congolais des 25.000 soldats envoyés au front au nom de la Belgique. Philippe, roi des Belges lui avait d’ailleurs remis en juin dernier la distinction de Commandeur de l'Ordre de la Couronne, l’une des plus hautes décorations du plat pays. En 2015, il avait également été honoré par la Russie, recevant une attestation signée du Président Vladimir Poutine.
Président de l’Association des anciens combattants, Kunyuku Ngoma Albert se plaisait à revêtir de temps en temps son uniforme kaki datant de l’époque coloniale et orné de plusieurs médailles. Il s’était dit très marqué par le conflit et par le fait d’être le dernier survivant congolais.
Dans un entretien accordé en juin dernier, il avouait qu’il avait "très mal au cœur" en pensant à ses camarades morts. "Et moi je suis resté tout seul; ça me fend le cœur", expliquait-il ainsi.
Le vétéran est décédé fin novembre, à l’âge de 100 ans.

Une mémoire à défendre

La mémoire des troupes coloniales ayant combattu durant les deux conflits mondiaux fait souvent l’objet de débats politiques. Certains vétérans continuent de se battre pour toucher des aides. La France vient ainsi tout juste d’accepter que ses tirailleurs sénégalais touchent le minimum vieillesse dans leur pays d’origine.
La différence de traitement entre les soldats coloniaux et les autres troupes continue d’indigner en Afrique. En France, le problème du versement des pensions persiste, malgré les avancées effectuées sous le mandat de Jacques Chirac, comme le rappelait à Sputnik l’ancien ambassadeur du Sénégal à Moscou Abdou Salam Diallo.
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