Les Sénégalais et d’autres Africains n’ont pas été épargnés lors de la Première et de la Seconde Guerres mondiales, mais il existe toujours une disparité entre le traitement des anciens combattants africains et européens, a déclaré jeudi à Sputnik l’ambassadeur du Sénégal à Moscou Abdou Salam Diallo.
«Nous avons beaucoup participé à la Première Guerre mondiale et à la Deuxième Guerre mondiale, mais nous n’avons pas été reconnus comme tels parce que nous n’avons pas été traités d’une manière égale avec nos frères d’armes européens», a indiqué M.Diallo lors d’une Journée économique du Sénégal organisée à Moscou.
Quand les chefs d'État et de gouvernement de près de 80 pays se sont rendus en novembre à Paris à l’occasion des commémorations du centenaire de l'Armistice de 1918, des chefs d’État africains y étaient aussi présents. Mais selon M.Diallo, cela montre que la contribution des pays africains a été reconnue «plutôt au niveau le plus élevé, au niveau des intellectuels», alors qu’il y a toujours une disparité au niveau des peuples.
«Il n’y a plus de tirailleurs sénégalais vivants, ceux qui ont pu participer à la Première Guerre mondiale. Mais bien après aussi il y a d’autres Africains qui ont participé à la Deuxième Guerre mondiale et jusqu’à présent le système de rémunération, des pensions n’a certainement rien à voir, par exemple, avec les militaires français. Cela aurait été une disparité que les Africains n’ont jamais comprise et n’ont jamais acceptée», a noté le diplomate.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, près de 140.000 Africains ont été engagés par la France et près de 24.000 d’entre eux ont été faits prisonniers ou tués au combat. Les tirailleurs sénégalais ont notamment participé à la bataille de Bir Hakeim en 1942, à la conquête de l'île d'Elbe en juin 1944 et à la prise de Toulon, après le débarquement de Provence en août 1944.