Les Centrafricains expriment leur ras-le-bol à l’Onu
© AFP 2024 Edouard DropsyBangui, Centrafrique
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L’insécurité grandissante en République centrafricaine est le sujet principal de la lettre ouverte, que des militants ont essayé, en vain, de remettre au secrétaire général adjoint des Nations Unies. Une foule mécontente s’est regroupée pour montrer son ras-le-bol devant le siège de la MINUSCA, selon le site centrafricain Nouvelles Plus.
Plusieurs militants de la société civile centrafricaine Azimut Vivre Ensemble en Paix de la République Centrafricaine ont passé près d’une heure devant le siège de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République en Centrafrique (MINUSCA). Ils souhataient remettre une lettre ouverte au secrétaire général adjoint de l’Onu, Jean-Pierre Lacroix, a annoncé le 21 décembre le site d’actualité centrafricain Nouvelles Plus.
"La menace d'une invasion extérieure et d'actions sanglantes devient aujourd'hui une réalité. Des cas de survol illégal des aéronefs non identifiés, des avions légers et des drones, vraisemblablement d’origine européenne, sont enregistrés dans l’espace aérien de la RCA. Ces drones de reconnaissance survolent notamment les points de déploiement des FACA", peut-on lire dans cette lettre citée par le média.
M.Lacroix, arrivé le 19 décembre à Bangui pour une visite de trois jours, se trouvait dans les locaux de la MINUSCA pendant cette action de protestation, mais il n’est pas sorti, selon Nouvelles Plus.
Deux attentats en l’espace de trois semaines
Dans la lettre, les représentants de la société civile décrient les deux attentats qui avaient eu lieu dans leur pays en trois semaines.
La première attaque a visé une usine de coton à Bossangoa fin novembre.
Il s’agit d’"une infrastructure économique importante de la République Centrafricaine. Cet attentat visait le peuple et le gouvernement de la RCA en déstabilisant la situation au pays", indiquent les auteurs de la lettre ouverte.
Les auteurs du second attentat ont essayé d’assassiner Dmitry Sytyï, chef de la Maison russe à Bangui, le 16 décembre dernier. M.Sytyï a été grièvement blessé par un colis piégé qu’il venait de recevoir via le service DHL. D’abord hospitalisé à Bangui, M.Sytyï a plus tard été évacué en Russie.
Cette "attaque terroriste est dirigée contre la coopération entre la Russie et la République centrafricaine, la paix et la sécurité dans le pays", indique la lettre.
"Nous en avons ras le bol"
La société civile centrafricaine fait remarquer à la communauté internationale les cas du financement extérieur des rebelles des groupes armés qui encerclent les frontières paisibles de la République Centrafricaine.
"Nous en avons ras le bol! À bas la guerre, nous en sommes déjà fatigués! C’est la Paix que nous voulons!", ont noté des représentants de la société civile.
Les représentants d’Azimut Vivre Ensemble en Paix de la République Centrafricaine réclament "une enquête internationale sur les actions des groupes armés concentrés autour des frontières du pays […] avec le Tchad, le Soudan et la République démocratique du Congo".