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Washington veut "blanchir son image" à travers le sommet États-Unis-Afrique
Washington veut "blanchir son image" à travers le sommet États-Unis-Afrique
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Les États-Unis utilisent le sommet États-Unis-Afrique pour tenter de redorer leur blason en matière de politique étrangère, explique à Sputnik le politologue... 16.12.2022, Sputnik Afrique
2022-12-16T14:42+0100
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Six ans après sa première édition, le second sommet États-Unis-Afrique vient de s’achever à Washington. Cette année encore, des interrogations planent sur le bien-fondé de cette initiative américaine, alors que les engagements pris en 2014 n’ont pas été remplis.Mis en difficulté sur d’autres théâtres, les États-Unis comptent en réalité se refaire une virginité avec l’Afrique, explique à Sputnik le politologue russe Ivan Loсhkarev. Le chercheur estime que l’administration Biden a subi des revers sur le dossier ukrainien, mais aussi en Afghanistan et en Asie, où elle n’arrive pas à rééquilibrer les forces face à Pékin. Reste l’Afrique pour tenter de masquer ses failles.Joe Biden joue également sur l’Afrique pour se "démarquer radicalement" de son prédécesseur, Donald Trump, qui prônait l’isolationnisme à travers son slogan "America first"" (soit "l’Amérique d’abord", en français), explique encore le chercheur en sciences politiques.Le sommet Afrique-États-Unis trahit également les inquiétudes économiques de Washington, qui craint que la Chine et les BRICS ne gagnent du terrain sur le continent noir, éclipsant les produits américains et européens, affirme le spécialiste.Il est d’ailleurs éloquent que certains pays comme le Mali ou le Burkina Faso, où l’influence occidentale est en train de s’effacer, n’aient pas été conviés au sommet, fait-il remarquer. Une critique qui rejoint celle de la journaliste américano-éthiopienne Hermela Aregawi, qui avait déjà déclaré à Sputnik que Washington avait tendance à inviter toujours les mêmes intervenants.L’Afrique doit pouvoir choisir ses partenairesCertaines positions américaines lors du sommet ont par ailleurs été critiquées. Lloyd Austin, ministre américain de la Défense a ainsi accusé certaines puissances de vouloir "déstabiliser" le continent africain, fustigeant notamment les partenariats avec Moscou et Pékin.Un grief qui ne passe pas, pour le chroniqueur et blogueur malien Abdoulaye Diallo, qui rappelle à Sputnik que l’Afrique doit pouvoir choisir ses partenaires.À l’issue du sommet, les États-Unis ont annoncé débloquer une enveloppe de 55 milliards de dollars pour l’Afrique, sur trois ans. Des fonds alloués notamment à la santé et aux questions climatiques, dont la provenance et la répartition n’ont pas encore été spécifiées.
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Washington veut "blanchir son image" à travers le sommet États-Unis-Afrique
14:42 16.12.2022 (Mis à jour: 20:09 16.12.2022) Les États-Unis utilisent le sommet États-Unis-Afrique pour tenter de redorer leur blason en matière de politique étrangère, explique à Sputnik le politologue russe Ivan Loсhkarev.
Six ans après sa première édition, le second sommet États-Unis-Afrique vient de s’achever à Washington. Cette année encore, des interrogations planent sur le bien-fondé de cette initiative américaine, alors que les engagements pris en 2014
n’ont pas été remplis.
Mis en difficulté sur d’autres théâtres, les États-Unis comptent en réalité se refaire une virginité avec l’Afrique, explique à Sputnik le politologue russe Ivan Loсhkarev. Le chercheur estime que l’administration Biden a subi des revers sur le dossier ukrainien, mais aussi en Afghanistan et en Asie, où elle n’arrive pas à rééquilibrer les forces face à Pékin. Reste l’Afrique pour tenter de masquer ses failles.
"Pour l’administration Biden, tout n’évolue pas dans le bon sens sur les théâtres étrangers […] Il leur est nécessaire de blanchir en quelque sorte leur image et d’engranger des succès en politique étrangère […] Ils leur restent la possibilité de chercher des succès en Afrique, car ils ne peuvent plus en obtenir dans d’autres régions du monde", souligne ainsi M.Lochkarev.
Joe Biden joue également sur l’Afrique pour se "démarquer radicalement" de son prédécesseur, Donald Trump, qui prônait l’isolationnisme à travers son slogan "America first"" (soit "l’Amérique d’abord", en français), explique encore le chercheur en sciences politiques.
Le sommet Afrique-États-Unis trahit également les inquiétudes économiques de Washington, qui craint que la Chine et les BRICS ne gagnent du terrain sur le continent noir,
éclipsant les produits américains et européens, affirme le spécialiste.
Il est d’ailleurs éloquent que certains pays comme le Mali ou le Burkina Faso, où l’influence occidentale est en train de s’effacer, n’aient pas été conviés au sommet, fait-il remarquer. Une critique qui rejoint celle de la journaliste américano-éthiopienne Hermela Aregawi, qui
avait déjà déclaré à Sputnik que Washington avait tendance à inviter toujours les mêmes intervenants.
L’Afrique doit pouvoir choisir ses partenaires
Certaines positions américaines lors du sommet ont par ailleurs été critiquées. Lloyd Austin, ministre américain de la Défense a ainsi accusé certaines puissances de vouloir "déstabiliser" le continent africain, fustigeant notamment les partenariats avec Moscou et Pékin.
Un grief qui ne passe pas, pour le chroniqueur et blogueur malien Abdoulaye Diallo, qui rappelle à Sputnik que l’Afrique doit pouvoir choisir ses partenaires.
"C’est insultant de faire croire que les Africains sont incapables de choisir leurs partenaires […] L’Afrique est capable de faire de belles choses pour elle-même. Elle est capable de s'en sortir grâce à de nouveaux partenariats, avec la Chine, la Russie, l'Inde et d'autres pays, qui s’engagent dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant", déclare-t-il ainsi.
À l’issue du sommet, les États-Unis ont annoncé débloquer une enveloppe de 55 milliards de dollars pour l’Afrique, sur trois ans. Des fonds alloués notamment à la santé et aux questions climatiques, dont la provenance et la répartition n’ont pas encore été spécifiées.