"Main cachée de la Russie": Washington mal à l’aise face aux influenceurs panafricains

© Sputnik . Ekaterina Lizova / Accéder à la base multimédiaNathalie Yamb au Forum Russie-Afrique à Sotchi
Nathalie Yamb au Forum Russie-Afrique à Sotchi - Sputnik Afrique, 1920, 19.11.2022
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La diplomatie américaine a accusé les militants panafricains Kémi Séba et Nathalie Yamb de servir la "désinformation russe" en Afrique.
Washington voit décidément l’ombre du Kremlin planer partout. Le département d’État américain vient ainsi d’accuser les deux militants Kémi Séba et Nathalie Yamb d’être à la solde du Kremlin, dans un communiqué.
Washington semble avoir du mal à avaler le succès des deux militants, dont les chaînes YouTube ont recueilli plus de 28 millions de vues. Kémi Séba se voit ainsi qualifié de "colporteur de désinformation et de propagande russe", et Nathalie Yamb de "colporteuse très prolifique de désinformation".
Plus cocasse encore: Washington va jusqu’à se demander si Kémi Séba n’est pas un porte-parole du "projet néocolonial du Kremlin". Osé, alors que le militant a fait de la lutte contre le néocolonialisme le cœur de son combat politique.
Mais ce qui semble froisser le département d’État américain, c’est surtout le combat des deux militants contre l’influence occidentale sur le continent africain. Nathalie Yamb aurait ainsi invité la France à "retirer ses troupes et à cesser de piller le Mali et les ressources naturelles du Sahel", déplore le communiqué américain. Alors que Kémi Séba appellerait pour sa part "le Mali et les pays du Sahel à se libérer de l’influence de la France et de l’Occident, [en] présentant la Russie comme un pays partenaire". Autant de discours qui ne passent pas côté américain.
Et Washington de voir "la main cachée de la Russie" derrière les dénonciations du néocolonialisme chez les deux militants.

La Chine y passe aussi, l’Ukraine sujet tabou

Moscou n’est d’ailleurs pas le seul à passer à la moulinette américaine, puisque que le développement de partenariats avec Pékin, parfois évoqué par les deux influenceurs, est aussi pointé du doigt. Parler de politique étrangère africaine sans passer par la case "françafrique" ou "hégémonie américaine" ne semble guère être du goût de Washington.
Quant au conflit ukrainien, Kémi Séba se voit reproché des vidéos "défendant les actions de la Russie et accusant l’Occident et l’Otan d’avoir détruit l’URSS, encerclé la Russie et armé les anciennes républiques soviétiques pour [la] menacer". Cette thèse de l’expansion de l’Otan est pourtant des plus banales, et a été défendue par des personnalités aussi différentes qu’Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon, ou Emir Kusturica.
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