"Pas une question de charité": le Malawi exhorte les pays riches à payer les dommages climatiques

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Sécheresse (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 11.11.2022
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Il faut payer "pour ce que vous avez délibérément utilisé", a déclaré le Président malawite, pointant la responsabilité de l’Occident dans les changements climatiques. Ce alors que l’Afrique est beaucoup moins polluante, mais se trouve fortement touchée par les effets néfastes sur l’environnement et sur l’économie.
Les pays occidentaux se sont retrouvés sous le feu des critiques de certains dirigeants africains pour leur gestion des problèmes liés au changement climatique.
Emboîtant le pas à ses homologues du continent, le Président du Malawi s’en est pris aux pays riches, les premiers responsables des dommages environnementaux. De son côté, l’Afrique n’a qu’une maigre part dans la pollution du climat, mais l’Occident ne veut pas prendre ses responsabilités, selon lui.
"C'est pourquoi nous disons que si vous êtes vraiment sérieux à ce sujet [alors] ce n'est pas une question de charité. C'est payer pour ce que vous avez délibérément utilisé et dont vous avez profité et que vous ne voulez pas payer", a-t-il déclaré en marge de la Conférence sur les changements climatiques (COP27) qui se tient à Charm el-Cheikh.
D’après lui, les pays riches ne font pas suffisamment d’efforts pour que la situation commence à s’améliorer:
"Beaucoup sont venus avec hésitation, y compris moi-même, à cause de cela. De la COP1 à la COP27, que s'est-il passé? Pourquoi tournons-nous toujours autour du même problème? C'est parce que quelqu'un ne veut pas payer", poursuit le dirigeant malawite.
Une accusation qui avait été précédemment portée par le Président namibien contre les pays riches "qui ne se soucient pas du climat". Hage Geingob avait appelé à augmenter les financements pour contrer les dommages climatiques. De la même manière, le Président kenyan avait aussi taclé l’Occident pour avoir "contourné les problèmes et retardé les tactiques".

Menaces économiques

Bien qu'elle soit la moins responsable de la pollution de l’atmosphère, l'Afrique reste disproportionnellement vulnérable aux effets néfastes croissants causés par le réchauffement climatique, indique un rapport de l'agence de secours britannique Christian Aid, publié le 9 novembre.
Les États-Unis et le Canada génèrent 14,2 tonnes de dioxyde de carbone par personne, l'Australie 15,4 et l'Arabie saoudite 18, mais les 20 pays les plus touchés au monde (tous africains) génèrent des émissions moyennes de seulement 0,43 tonne, précise le document.
Pis encore, si les pays africains maintiennent la hausse de la température mondiale à 1,5°C comme indiqué dans l'Accord de Paris, ils seront confrontés à une réduction moyenne du PIB de 14% d'ici 2050 et de 34% d'ici 2100. Autrement dit, leur situation économique serait pire qu’aujourd’hui même en cas de réalisation des objectifs climatiques occidentaux.

Impacts du réchauffement climatique

Les Africains connaissent certains des pires phénomènes météorologiques depuis une décennie, bien qu'ils contribuent le moins aux émissions mondiales de carbone, selon Foreign Police.
Des inondations dévastatrices ont éliminé la production alimentaire dans toute l'Afrique de l'Ouest, y compris des centaines de milliers d'ares de terres agricoles au Nigeria. La pire sécheresse en 40 ans en Afrique de l'Est a exposé 50 millions de personnes à la famine, dont près de 8 millions en Somalie.
La chaleur extrême et les incendies de forêt ont ravagé les pays d'Afrique du Nord. En juillet, les températures dans la capitale tunisienne, Tunis, ont dépassé 47 degrés Celsius, battant un record de 40 ans. Pendant ce temps, les cyclones ont fait des ravages en Afrique australe depuis janvier, affectant des milliers de personnes à Madagascar, au Mozambique et au Malawi.
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