"Cette bombe sale sera une catastrophe pour l’humanité"
© Sputnik . Andreï / Accéder à la base multimédiaLa zone d'exclusion autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl
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Le Président russe a indiqué jeudi 27 octobre que Kiev faisait tout pour effacer les traces de la fabrication d’une "bombe sale", élément clé d’une provocation dont le but est d’accuser la Russie d’utiliser l’arme nucléaire. Interrogés par Sputnik, plusieurs experts avertissent qu’une telle provocation serait lourde de conséquences pour l’humanité.
Si la Russie parle d’une bombe radiologique qui serait en train d’être créée en Ukraine, cela signifie qu’elle en a certaines preuves, estime Yahia Zoubir, chercheur sénior non résident au Middle East Council on International Affaires de Doha.
"Cette ˝bombe sale˝ sera une catastrophe pour l’humanité. À l’ère nucléaire, on ne pousse pas les choses à l’extrême. On parle des bombes nucléaires comme si c’était limité quelque part", estime-t-il.
Le chercheur souligne que le conflit en Ukraine n’a pas commencé le 24 février mais a "évolué" depuis 2014. Depuis le coup d’État à Kiev, des milliers de civils ont été tués dans le Donbass malgré les accords de Minsk. Ces accords représentaient une "bonne chose" mais Kiev les a ignorés.
"La cause potentielle d’un armageddon"
Pour M.Zoubir, le problème est que l’Occident veut à tout prix rester dominant avec son modèle de l’ordre mondial et rejette les systèmes alternatifs.
"Cette obsession d’empêcher l’émergence d’un système mondial alternatif est la cause potentielle d’un armaggedon. Aller vers la Russie pour provoquer, puis aller à Taïwan pour provoquer et n’avoir dans le monde que des conflits, punir pour désobéissance, sanctionner, jusqu’à quand ça va continuer? Il y a toujours un moment dans la guerre où il faut s’arrêter, où il faut sauver l’humanité. La guerre n’est bonne pour personne", a-t-il conclu.
Empêcher Kiev
De son côté, Akram Kharief, fondateur et animateur du site d’information militaire Menadefense, n’exclut pas que Moscou ait commencé son opération spéciale en Ukraine "à cause de cette possibilité de l’utilisation d’une "bombe sale" ou de la proximité de la fabrication par Kiev d’une bombe atomique et son utilisation contre la Russie".
La preuve en est, dit l’expert, la sécurisation rapide par l’armée russe au début du conflit de deux centrales nucléaires ukrainiennes -dont Tchernobyl. Ces sites étaient suspectés d’abriter des matériaux susceptibles d’être utilisés pour développer des armes radiologiques ou nucléaires.
La provocation
Jeudi 27 octobre, lors d’une réunion du club international de discussion Valdaï, Vladimir Poutine a souligné que la provocation à la "bombe sale" était facile à réaliser. Il a expliqué que Kiev possédait les technologies nécessaires à la fabrication d’une telle arme.
Le Président a rappelé que la Russie n’avait pas besoin d’utiliser des armes nucléaires en Ukraine car cela "n’a aucun sens politique ni militaire".