Céréales sorties d’Ukraine: l’Europe se taille bien la part du lion, au détriment de l’Afrique

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Blé (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 08.09.2022
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Plus exposés à une crise alimentaire que l’UE, les pays africains touchent finalement peu de livraisons céréalières d’Ukraine. Le Moyen-Orient et l'Afrique ont reçu 27,5 %, contre l’UE qui s’est fait livrer environ 40%, selon les données de l’ONU citées par El Pais.
Plus d’un mois après les accords d’Istanbul, les exportations de céréales ukrainiennes reprennent peu à peu et l’Europe ne se prive pas pour prendre sa part. Ce alors qu’elles devaient être en priorité se diriger vers les pays en développement.
Au moins 900.000 tonnes de marchandises ont ainsi rallié les ports des Vingt-Septdepuis la mise en place de "corridors céréaliers", soit 38% des livraisons totales, rapporte El Pais en se basant sur des données de l’ONU.
L’Espagne est l’un des plus gros importateurs. Deux navires ont déjà quitté l’Ukraine pour les ports de la péninsule ibérique et deux sont encore attendus. Au total, le pays de Cervantès recevra plus de 200.000 tonnes de maïs, d'orge et de tournesol.
En dehors du Vieux Continent, la Turquie a également reçu 20% des exportations céréalières, alors que 14% sont allés à la Chine, à l'Inde et à la Corée du Sud. Le Moyen-Orient et l'Afrique, pourtant trés exposés aux crises alimentaires, n'ont reçu que 27,5 % des livraisons.

Des efforts mal payés pour l’Afrique?

Vladimir Poutine avait déjà déploré que les exportations de céréales ne profitent pas aux pays en développement, notamment aux Africains. Le Président russe avait fustigé l’attitude des Européens, les accusant de "continuer d’agir comme des colonisateurs", lors d’une réunion Forum économique oriental, le 7 septembre.
Les dirigeants africains avaient pourtant été parmi les premiers à faire pression sur les instances internationales pour résoudre les difficultés liées à l’exportation des céréales ukrainiennes. Le Président sénégalais, Macky Sall, avait notamment milité pour que soient levées les sanctions contre les établissements bancaires russes, qui entravaient, selon lui, le commerce de céréales et d’engrais.
Le 22 juillet dernier, les accords d’Istanbul avaient finalement mis un terme au problème, aménageant des corridors sécurisés pour acheminer les céréales hors des eaux ukrainiennes, souvent minée par l’armée de Kiev.
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