L'Afrique et le Moyen-Orient en première ligne en cas de crise alimentaire, estime un expert belge

© Photo PixabayUn champ de blé (archive photo)
Un champ de blé (archive photo) - Sputnik Afrique, 1920, 08.08.2022
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Une crise alimentaire liée à une pénurie de céréales serait avant tout préjudiciable à l'Afrique et au Moyen-Orient, a déclaré à Sputnik Gisèle Fichefet, secrétaire générale de la Fédération belge des céréales. Pour l’heure, c’est la qualité du blé récoltée en 2022 qui pourrait poser problème.
Même si le récent accord entre Kiev et Moscou sur les exportations de céréales a donné un peu d’air aux marchés, la menace d’une crise alimentaire continue de planer sur le monde. L’Afrique et le Moyen-Orient y sont particulièrement attentifs, puisqu’ils seraient les premiers touchés en cas de pénurie, comme l’explique à Sputnik Gisèle Fichefet, secrétaire générale de la Fédération belge des céréales FEGRA.
Selon Mme Fichefet, la récolte a été bonne dans toute l'Europe, et notamment en Russie et en Ukraine. Le seul problème est la faible teneur en azote du blé dans de nombreux endroits. Cela signifie qu'il ne sera pas utilisé dans l'industrie boulangère mais seulement pour l’alimentation du bétail. C’est une vraie préoccupation dans les pays d'Afrique du Nord, au Liban, en Égypte, au Maroc, qui auront un besoin urgent de blé russe et ukrainien dans les mois à venir, estime-t-elle.
L’Afrique subsaharienne est la région la plus sensible, étant fortement dépendante au blé russe. Elle pourrait se retrouver acculée, pas tant à cause des prix qui font le yoyo depuis le début du conflit en Ukraine, mais à cause de problèmes de livraisons.
Des manques pourraient également survenir au Bangladesh et au Vietnam, ajoute Gisèle Fichefet.

Sanctions ou pas sanctions?

Depuis plusieurs mois, l’Onu met en garde contre la menace d'une crise alimentaire due à une pénurie de céréales. Les sanctions prises par l’UE contre certaines banques russes ont notamment freiné l’achat et l’importation de blé. Une situation dénoncée par plusieurs dirigeants africains comme le Président sénégalais Macky Sall.
Bruxelles est d’ailleurs revenu sur une partie de ses sanctions fin juillet, pour faciliter la reprise des échanges commerciaux. Gisèle Fichefet estime d’ailleurs que la baisse des exportations céréalières russe se stabilisera "au moins temporairement" après la levée des restrictions. L’accord pour l’exportation des céréales ukrainiennes signé à Istanbul le 22 juillet devrait également offrir un bol d’air frais aux marchés, même si la situation "est plutôt fragile", souligne Gisèle Fichefet.
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