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Au Maroc, la décision d’un footballeur à la veille de la Coupe d'Afrique ne passe pas
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Abdessamad Ezzalzouli, jeune marocain qui évolue depuis peu au FC Barcelone, s’est retrouvé au cœur d’une polémique après de longues hésitations à prendre part... 05.01.2022, Sputnik Afrique
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La question de la bi-nationalité dans le sport n’aura pas fini de faire jaser. Au Maroc, le jeune joueur du FC Barcelone et natif de la ville de Béni Mellal Abdessamad Ezzalzouli a créé la polémique après avoir refusé de rejoindre la sélection marocaine pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui se tiendra du 9 janvier au 6 février au Cameroun, au profit de l’Espagne.Pourtant, ce jeune attaquant, qui a émigré vers l’Espagne très jeune, avait dans un premier temps accepté la proposition du Maroc après que la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a obtenu l'accord de la direction du FC Barcelone. Mais coup de théâtre, celui qui vient d’être naturalisé par l’Espagne se désiste finalement, "préférant devenir un international espagnol", selon l’agence EFE.Le 1er janvier, le patron de la FRMF, Fouzi Lekjaa, assure lors d’une interview à Radio Mars qu’Ezzalzouli lui a expliqué vouloir rejoindre les Lions de l’Atlas (surnom de l’équipe marocaine) en mars. Or, le sélectionneur avait surtout besoin de lui dans l’immédiat, à savoir pour la CAN qui prend fin en février.Aussitôt, les réseaux sociaux se sont enflammés. Certains internautes marocains déçus de cette décision n’ont pas manqué de moquer ces tergiversations, allant même parfois jusqu’à pointer du doigt le manque de "loyauté" et à l’accuser de trahison vis-à-vis de son pays d’origine.D’autres pensent même que tout cela a été orchestré par l’Espagne…Cette affaire complexe aura également refait surgir l’éternelle comparaison entre la loyauté des enfants de la diaspora disposant de la double-nationalité contre celle de ceux qui sont nés au Maroc."Elliot Benchetrit, joueur de tennis juif d'une famille aisée est né et a grandi en France. Il n’avait que ses ancêtres au Maroc, il a abandonné la nationalité française pour représenter le Maroc.Abdessamad Ezalzzouli, qui est né et a grandi au Maroc, a joué un mois à Barcelone et abandonne ses origines pour représenter l’Espagne."Une double allégeance problématique?Abdessamad joue-t-il la montre dans l’espoir de se voir proposer une opportunité dans l’équipe nationale espagnole? S’agit-il, tout simplement, d’un problème de calendrier? Si les véritables motivations de ce refus sont encore floues, le sociologue Rachid Filali Meknassi, estime que peu importent les raisons, c’est un choix personnel dont on ne peut le priver. "Peut-être considère-t-il qu’il aura un avenir meilleur ailleurs et c’est son choix. Peut-être qu’il estime que s’il est devenu un bon footballeur c’est parce que cette nation-là lui a donné les moyens de devenir un bon footballeur et qu’il ne doit rien à Béni Mellal…", sa ville d'origine.Par ailleurs, l’obtention d'une deuxième nationalité par le joueur dans ce contexte déjà tendu est venue mettre le feu aux poudres. Une nouvelle que Vincent Geisser, sociologue au CNRS-IREMAM, préfère relativiser. Selon lui, il faut distinguer la binationalité mercantile de la bi-nationalité "profondément ressentie". Pour lui, le cas de ce footballeur "n’est pas un acte de trahison, sa binationalité traduit une pluralité des attachements". Il évoque à Sputnik d'autres manifestations d’attachements, en dehors de la nationalité. C'est notamment l’exemple de certains footballeurs "qui sont nés et qui ont grandi à Marseille, qui portent l’OM dans leurs veines et à qui on propose de devenir entraîneur pour le PSG…"."Le football favorise les changements de nationalités, mais celles-ci sont davantage liées aux opportunités financières, mais il arrive aussi parfois que certains construisent un lien avec le pays dans lequel ils jouent."En France aussi, le choix de pays et la double nationalité de certains joueurs de football ont souvent fait débat. En 2011, le journal Le Monde publiait une enquête au sujet de ces binationaux qui désertent la sélection française au profit de leur pays d’origine. L’idée de l’instauration de "quotas ethniques" avait même été mentionnée, afin de "limiter le nombre de jeunes d’origines étrangères dans les écoles de football du pays". En 2016, ce sont les propos du franco-algérien Karim Benzema, au sujet de son affinité sportive avec la France, qui avaient été déformés par des milieux d'extrême droite pour insinuer qu'il préférait la France par opportunisme. La fin du débat sur la binationalité n’est donc pas pour demain, d’autant plus que FIFA plancherait sur la possibilité d’assouplissement de changement de sélection pour les binationaux.
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Au Maroc, la décision d’un footballeur à la veille de la Coupe d'Afrique ne passe pas
18:23 05.01.2022 (Mis à jour: 17:44 10.01.2022) Abdessamad Ezzalzouli, jeune marocain qui évolue depuis peu au FC Barcelone, s’est retrouvé au cœur d’une polémique après de longues hésitations à prendre part à la Coupe d’Afrique des nations sous les couleurs marocaines. Une histoire qui relance le débat autour de la double nationalité, notamment en milieu footballistique.
La question de la bi-nationalité dans le sport n’aura pas fini de faire jaser. Au Maroc, le jeune joueur du FC Barcelone et natif de la ville de Béni Mellal Abdessamad Ezzalzouli a créé la polémique après avoir refusé de rejoindre la sélection marocaine pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui se tiendra du 9 janvier au 6 février au Cameroun, au profit de l’Espagne.
Pourtant, ce jeune attaquant, qui a émigré vers l’Espagne très jeune, avait dans un premier temps accepté la proposition du Maroc après que la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a obtenu l'accord de la direction du FC Barcelone. Mais coup de théâtre, celui qui vient d’être naturalisé par l’Espagne se désiste finalement, "
préférant devenir un international espagnol", selon
l’agence EFE.
Le 1er janvier, le patron de la FRMF, Fouzi Lekjaa, assure lors d’une interview à Radio Mars qu’Ezzalzouli lui a expliqué vouloir rejoindre les Lions de l’Atlas (surnom de l’équipe marocaine) en mars. Or, le sélectionneur avait surtout besoin de lui dans l’immédiat, à savoir pour la CAN qui prend fin en février.
Finalement, dans une vidéo qui circule depuis le 3 janvier, Fouzi Lekjaa explique que, lors d’un échange avec le joueur, il lui a confié: "Je veux jouer avec le Maroc, mais pour le moment j’ai une opportunité avec Barcelone que je ne veux pas perdre. Et je veux rester au niveau pour pouvoir jouer au Maroc. […] Abdessamad avait peur que nous portions plainte à la FIFA s’il ne venait pas. Je lui ai dit que nous étions très loin de ce genre de choses. Je lui dis: +fais comme tu le sens, on va jouer la coupe d’Afrique et on verra en mars+".
Aussitôt, les réseaux sociaux se sont enflammés. Certains internautes marocains déçus de cette décision n’ont pas manqué de moquer ces tergiversations, allant même parfois jusqu’à pointer du doigt le manque de "
loyauté" et à l’accuser de trahison vis-à-vis de son pays d’origine.
D’autres pensent même que tout cela a été orchestré par l’Espagne…
Cette affaire complexe aura également refait surgir l’éternelle
comparaison entre la loyauté des enfants de la diaspora disposant de la double-nationalité contre celle de ceux qui sont nés au Maroc.
"Elliot Benchetrit, joueur de tennis juif d'une famille aisée est né et a grandi en France. Il n’avait que ses ancêtres au Maroc, il a abandonné la nationalité française pour représenter le Maroc.
Abdessamad Ezalzzouli, qui est né et a grandi au Maroc, a joué un mois à Barcelone et abandonne ses origines pour représenter l’Espagne."
Une double allégeance problématique?
Abdessamad joue-t-il la montre dans l’espoir de se voir proposer une opportunité dans l’équipe nationale espagnole? S’agit-il, tout simplement, d’un problème de calendrier? Si les véritables motivations de ce refus sont encore floues, le sociologue Rachid Filali Meknassi, estime que peu importent les raisons, c’est un choix personnel dont on ne peut le priver. "Peut-être considère-t-il qu’il aura un avenir meilleur ailleurs et c’est son choix. Peut-être qu’il estime que s’il est devenu un bon footballeur c’est parce que cette nation-là lui a donné les moyens de devenir un bon footballeur et qu’il ne doit rien à Béni Mellal…", sa ville d'origine.
Par ailleurs, l’obtention d'une deuxième nationalité par le joueur dans ce contexte déjà tendu est venue mettre le feu aux poudres. Une nouvelle que Vincent Geisser, sociologue au CNRS-IREMAM, préfère relativiser. Selon lui, il faut distinguer la binationalité mercantile de la bi-nationalité "profondément ressentie". Pour lui, le cas de ce footballeur "n’est pas un acte de trahison, sa binationalité traduit une pluralité des attachements". Il évoque à Sputnik d'autres manifestations d’attachements, en dehors de la nationalité. C'est notamment l’exemple de certains footballeurs "qui sont nés et qui ont grandi à Marseille, qui portent l’OM dans leurs veines et à qui on propose de devenir entraîneur pour le PSG…".
"Le football favorise les changements de nationalités, mais celles-ci sont davantage liées aux opportunités financières, mais il arrive aussi parfois que certains construisent un lien avec le pays dans lequel ils jouent."
En France aussi, le choix de pays et la double nationalité de certains joueurs de football ont souvent fait débat. En 2011, le journal
Le Monde publiait une enquête au sujet de ces binationaux qui désertent la sélection française au profit de leur pays d’origine. L’idée de l’instauration de "quotas ethniques" avait même été mentionnée, afin de "limiter le nombre de jeunes d’origines étrangères dans les écoles de football du pays". En 2016, ce sont les propos du franco-algérien
Karim Benzema, au sujet de son affinité sportive avec la France, qui avaient été déformés par des milieux d'extrême droite pour insinuer qu'il préférait la France par opportunisme. La fin du débat sur la binationalité n’est donc pas pour demain, d’autant plus que FIFA plancherait sur la possibilité
d’assouplissement de changement de sélection pour les binationaux.