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Sahara occidental: qu'attendent les Marocains de Staffan de Mistura?
Sahara occidental: qu'attendent les Marocains de Staffan de Mistura?
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Le nouvel émissaire de l’Onu au Sahara Occidental, Staffan de Mistura, vient de prendre officiellement ses fonctions après deux années de blocage. Pourrait-il... 03.11.2021, Sputnik Afrique
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Il aura fallu deux années pour qu’une candidature fasse enfin l'unanimité. L'Italo-Suédois Staffan de Mistura succède à l’Allemand Horst Köhler qui avait démissionné en 2019 pour des "raisons de santé", et dont le départ avait donné lieu à un long blocage, suite au refus d’une douzaine de candidatures par le Maroc et le Polisario. Les derniers en date: la candidature de l’ex-ministre slovaque des Affaires étrangères Miroslav Lajcak, refusée par le Maroc, du Roumain Petre Roman refusée par le Polisario pour sa proximité supposée avec le Royaume, et le Portugais Luis Amado.Si pour le chef du Polisario, Brahim Ghali, cette nomination ne constitue pas une fin en soi, les Marocains espèrent tout de même une importante avancée sur ce dossier ouvert depuis 1974, sous l’égide de l’Onu. Ne plus se contenter de "gérer" la crise, mais la "régler". C’est d’ailleurs dans cette optique que 13 pays sur 15 (abstention de la Russie et de la Tunisie) ont voté une nouvelle fois en faveur de la résolution 2602, le 29 octobre dernier, qui considère que "le statu quo n’est pas acceptable" et "qu’il est essentiel que les négociations progressent pour que la qualité de vie des habitants du Sahara occidental s’améliore dans tous les domaines".Pour une redéfinition des rôlesStaffan de Mistura est-il l’homme qu’il faut pour sortir de cette impasse? Rien n’est moins sûr du côté algérien où l’on avance déjà un "échec anticipé des efforts du nouvel envoyé personnel avant même que ce dernier n’ait pris son service à compter du 1ᵉʳ novembre".Du côté marocain, on espère que ce diplomate chevronné suivra les pas de son prédécesseur, Horst Köhler. Ce dernier avait permis de relancer les négociations à travers les tables rondes de Genève, incluant le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le Polisario. Une mission complexe, notamment depuis que l’Algérie a annoncé son retrait de ce processus qu’elle considère comme étant une option "obsolète" compte tenu "de l'instrumentalisation éhontée par la partie marocaine de la participation de l'Algérie aux précédentes tables rondes pour présenter fallacieusement notre pays comme étant partie à un conflit". Une décision et des propos incompris à l’ouest du pays, la spécialiste du Sahara et professeure à l’Université américaine du Koweït, Yasmine Hasnaoui, estimant qu’"il est temps pour l’Algérie de reconnaître son rôle à part entière dans ce conflit dont les généraux essaient de se désengager".Mais ce n’est pas tout. Pour Yasmine Hasnaoui, le rôle de médiation de l’Onu doit être redéfini à la lumière des développements actuels des provinces. Elle affirme que "plus de 80% de la population sahraouie y habite sous la souveraineté marocaine et participe pleinement à la chose publique comme en témoignent les dernières élections communales, provinciales et nationales". Le nouvel émissaire de l'Onu devrait donc prendre en considération cette donnée. Et d’ajouter, "il y a aussi, les menaces des camps de réfugiés de Tindouf qui ont un impact sur la stabilité et la sécurité de la région". Des propos qui semblent rejoindre ceux du représentant permanent du Maroc à l’Onu, Omar Hilale, qui lors de sa dernière conférence de presse, a accusé le Polisario de recruter des enfants soldats.La tâche s’annonce ardue, d’autant plus que cette nomination intervient dans un contexte de montée des tensions entre le Maroc, l’Algérie et le Polisario. Avec la rupture du cessez-le-feu de 1991, à Guergarate, entre Rabat et le Polisario et celle des relations diplomatiques entre le Maroc et l'Algérie, qui complique davantage la donne, peut-on compter sur Staffan de Mistura pour débloquer la situation? Pour l’intervenante de Sputnik, il faudrait aussi que la communauté internationale manifeste un intérêt plus important pour le conflit, et rappelle "les menaces majeures de l'évolution du terrorisme, et la montée de l'instabilité et de l'insécurité au Sahel et des régions voisines".
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12:00 03.11.2021 (Mis à jour: 17:43 10.01.2022) Le nouvel émissaire de l’Onu au Sahara Occidental, Staffan de Mistura, vient de prendre officiellement ses fonctions après deux années de blocage. Pourrait-il désamorcer ce conflit opposant le Maroc au Polisario depuis plus de 40 ans? Quelles sont les attentes des Marocains?
Il aura fallu deux années pour qu’une candidature fasse enfin l'unanimité. L'Italo-Suédois Staffan de Mistura succède à l’Allemand Horst Köhler qui avait démissionné en 2019 pour des "raisons de santé", et dont le départ avait donné lieu à un long blocage, suite au refus d’une douzaine de candidatures par le Maroc et le Polisario. Les derniers en date: la candidature de l’ex-ministre slovaque des Affaires étrangères Miroslav Lajcak, refusée par le Maroc, du Roumain Petre Roman refusée par le Polisario pour sa proximité supposée avec le Royaume, et le Portugais
Luis Amado.
Si pour le chef du Polisario, Brahim Ghali, cette nomination
ne constitue pas une fin en soi, les Marocains espèrent tout de même une importante avancée sur ce dossier ouvert depuis 1974, sous l’égide de l’Onu. Ne plus se contenter de "gérer" la crise, mais la "régler". C’est d’ailleurs dans cette optique que 13 pays sur 15 (abstention de la Russie et de la Tunisie) ont voté une nouvelle fois en faveur de la
résolution 2602, le 29 octobre dernier, qui considère que "
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qu’il est essentiel que les négociations progressent pour que la qualité de vie des habitants du Sahara occidental s’améliore dans tous les domaines".Pour une redéfinition des rôles
Staffan de Mistura est-il l’homme qu’il faut pour sortir de cette impasse? Rien n’est moins sûr du côté algérien où l’on avance déjà un "échec anticipé des efforts du nouvel envoyé personnel avant même que ce dernier n’ait pris son service à compter du 1ᵉʳ novembre".
Du côté marocain, on espère que ce diplomate chevronné suivra les pas de son prédécesseur, Horst Köhler. Ce dernier avait permis de relancer les négociations à travers les tables rondes de Genève, incluant le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le Polisario. Une mission complexe, notamment depuis que l’Algérie a
annoncé son retrait de ce processus qu’elle considère comme étant une option "
obsolète" compte tenu "
de l'instrumentalisation éhontée par la partie marocaine de la participation de l'Algérie aux précédentes tables rondes pour présenter fallacieusement notre pays comme étant partie à un conflit". Une décision et des propos incompris à l’ouest du pays, la spécialiste du Sahara et professeure à l’Université américaine du Koweït, Yasmine Hasnaoui, estimant qu’"
il est temps pour l’Algérie de reconnaître son rôle à part entière dans ce conflit dont les généraux essaient de se désengager".
Mais ce n’est pas tout. Pour Yasmine Hasnaoui, le rôle de médiation de l’Onu doit être redéfini à la lumière des développements actuels des provinces. Elle affirme que "plus de 80% de la population sahraouie y habite sous la souveraineté marocaine et participe pleinement à la chose publique comme en témoignent les dernières élections communales, provinciales et nationales". Le nouvel émissaire de l'Onu devrait donc prendre en considération cette donnée. Et d’ajouter, "il y a aussi, les menaces des camps de réfugiés de Tindouf qui ont un impact sur la stabilité et la sécurité de la région". Des propos qui semblent rejoindre ceux du représentant permanent du Maroc à l’Onu, Omar Hilale, qui lors de sa dernière conférence de presse, a accusé le Polisario de recruter des enfants soldats.
La tâche s’annonce ardue, d’autant plus que cette nomination intervient dans un contexte de montée des tensions entre le Maroc, l’Algérie et le Polisario. Avec la rupture du cessez-le-feu de 1991, à
Guergarate, entre Rabat et le Polisario et celle des relations diplomatiques entre le Maroc et l'Algérie, qui complique davantage la donne, peut-on compter sur Staffan de Mistura pour débloquer la situation? Pour l’intervenante de Sputnik, il faudrait aussi que la communauté internationale manifeste un intérêt plus important pour le conflit, et rappelle "
les menaces majeures de l'évolution du terrorisme, et la montée de l'instabilité et de l'insécurité au Sahel et des régions voisines".