Selon l'ONG, les autorités de Hong Kong ont recouru à cette loi entrée en vigueur le 30 juin 2020 pour justifier "censure, harcèlement, arrestations et poursuites judiciaires en infraction avec les droits humains".
"En un an, la loi relative à la sécurité nationale a placé Hong Kong vers la mise en place d'un Etat policier et a engendré une situation d'urgence en matière de droits humains pour les habitants", a déclaré Yamini Mishra, directeur régional d'Amnesty pour la région Asie-Pacifique, cité dans un communiqué.
Cette loi imposée par la Chine punit ce qu'elle définit comme des actes de sécession, de subversion, de terrorisme et de collusion avec des puissances étrangères et a été justifiée par Hong Kong et Pékin par la nécessité de ramener l'ordre dans l'ancienne colonie britannique après les manifestations antigouvernementales parfois violentes de 2019.
Au moment de l'entrée en vigueur de cette loi, ses détracteurs, ainsi que les puissances occidentales, l'avaient dénoncée comme une atteinte manifeste aux libertés garanties aux habitants de l'île dans le cadre de la Déclaration conjointe sino-britannique de 1984 fixant les conditions de la rétrocession de 1997.
Hong Kong et Pékin avaient de leur côté fait valoir que les droits des habitants de l'ancienne colonie britannique restaient protégés mais n'étaient pas absolus, précisant que cette loi ne concernerait qu'une "très faible minorité" de personnes et avait permis de restaurer le calme dans l'île.
Mais depuis un an, la plupart des activistes et des politiciens pro-démocratie de premier plan n'ayant pas opté pour l'exil ont été arrêtés en vertu de cette loi ou pour avoir participé à des manifestations interdites.
Pour Amnesty, qui appelle les Nations unies à lancer "de toute urgence" un débat sur cette loi et sur la détérioration des droits humains en Chine, "cette législation répressive menace de faire de la ville une friche en matière de droits humains, à l'image de la Chine continentale".
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a qualifié les constats de l'ONG de "diffamation et calomnie pure et simple", lors de son point de presse régulier.
De son côté, le gouvernement de Hong Kong n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.