Berlin reconnaît avoir demandé aux États-Unis d’inclure la question du désarmement nucléaire à l’agenda du sommet entre les Présidents russe et américain à Genève. Le ministre allemand des Affaires étrangères l’a confirmé lors d’une séance au Bundestag (chambre basse du Parlement).
«Nous aimerions en général [que cette question soit abordée, ndlr], et c'est ce que nous avons dit à nos partenaires américains: si un sommet entre Poutine et Biden a lieu, intégrer le désarmement à l'ordre du jour. Nous avons besoin des États-Unis et de la Russie quand il est question du désarmement nucléaire», a-t-il indiqué ce mercredi 9 juin.
L'Allemagne soutient l'effort de protéger les nouveaux accords dans le domaine du désarmement, selon le diplomate, qui a en outre exprimé l’espoir que de nouvelles décisions soient prises sous la nouvelle administration présidentielle américaine.
Le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) a été signé par l'URSS et les États-Unis à Washington en décembre 1987. En 2019, accusant la Russie d’avoir violé le traité, les États-Unis s’en sont retirés. Moscou a nié ces allégations et a proposé de démontrer les capacités du missile qui avait suscité des questions de la part de Washington, ainsi que de discuter du sujet. Un appel au dialogue n’a pas été accepté.
Le sommet
La première rencontre Poutine-Biden se tiendra à Genève le 16 juin. La stabilité stratégique et la situation en Ukraine et en Biélorussie devraient être examinées lors de leurs discussions, comme l’a confié à Sputnik l’expert américain Howard Hawkins, cofondateur du Parti vert aux États-Unis.
Ce 9 juin, Joe Biden a entamé son premier voyage à l'étranger depuis sa prise de fonctions. Il participera aux sommets du G7, de l'Otan, des États-Unis et de l'UE, puis rencontrera Vladimir Poutine.
Plus tôt, les États-Unis et la Russie avaient fait savoir qu'ils ne s'attendaient pas à des percées majeures lors de la rencontre à venir entre les deux dirigeants, dans le contexte des relations tendues.
Pour le Président russe, les sujets prioritaires sont la stabilité stratégique, le désarmement, le Covid-19, le règlement des conflits et l'écologie.
Le Président états-unien s’est pour sa part refusé à tout optimisme quant à la conclusion d’accords en matière de cybersécurité à l'issue du sommet à Genève.
Enfin, à la question de savoir s'il s’attendait à de la compréhension de Vladimir Poutine à ce sujet, Joe Biden a répondu aux journalistes présents sur la base militaire d'Andrews, près de Washington, avant de prendre le départ pour l'Europe: «Qui sait? Nous verrons. Cela sera l'objet de notre discussion».