«C’est symbolique parce que cela veut dire toute l’importance qu’il attache à la reconstruction de Notre-Dame, donc c’est très important.»
Michel Picaud, président de la fondation «Friends of Notre-Dame de Paris», qui se consacre à attirer les dons internationaux pour la reconstruction de la cathédrale parisienne, se félicite de la venue d’Emmanuel Macron sur le chantier. Deux ans après, jour pour jour, après le dramatique incendie survenu le 15 avril 2019, le Président de la République a décidé de venir «remercier à nouveau tous ceux qui œuvrent à sa reconstruction», ainsi que «les 340.000 donateurs du monde entier qui rendent ce chantier possible.»
Les travaux de restauration sont particulièrement délicats. Comme l’explique Michel Picaud, la phase de sécurisation visant à consolider la structure de l’édifice «est largement achevée». Un préalable indispensable à sa reconstruction. Mais la seule sécurisation de Notre-Dame a déjà absorbé la totalité des subsides du grand public: 165 millions d’euros au total, qui ont «pu être assumés avec les dons qui ont été reçus jusque-là», souligne Michel Picaud. Une somme qui dépasserait l’ensemble des dons des 338.000 particuliers, a estimé pour sa part Le Figaro, en raison de la complexité de l’édifice et des retards dus à la crise sanitaire.
L’affectation des dons pointée du doigt
L’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, présidé par le général Jean-Louis Georgelin, avait été épinglé cet automne dans un rapport de la Cour de Comptes pour son manque de transparence dans l’utilisation de l’argent des dons. Alors que la totalité de ceux-ci devait être exclusivement consacrée aux travaux de restauration, Pierre Moscovici, président de l’institution de la rue Cambon, reprochait qu’«une petite partie, de l’ordre de cinq millions d’euros, a été utilisée pour divers frais de fonctionnement, comme la communication.»
Michel Picaud, qui est également membre du comité des donateurs de l’Établissement public, souligne effectivement que la «bonne utilisation des dons est importante.» «Au niveau de “Friends of Notre-Dame de Paris”, nous sommes également contributeurs donc bien sûr, pour les donateurs qui nous font confiance, on souhaite que ce soit fait dans l’ordre», indique-t-il.
«Je fais confiance à l’Établissement public, aux équipes qui sont en place, pour assurer, avec le ministère de la Culture, que tout cela se passe bien et que les choses soient faites en toute transparence vis-à-vis des donateurs», précise Michel Picaud.
Cependant, il se pourrait que les dons et promesses de dons collectés ne soient pas suffisants. Michel Picaud prévient que l’«on n’a pas encore de visibilité sur le budget complet», il faut donc «s’attendre à de nouveaux besoins de financement sur de nombreuses années pour la restauration complète de la cathédrale.»
Le coût du chantier moins élevé que prévu?
De son côté, Guillaume Poitrinal a affiché son optimisme sur France info en se réjouissant «des bonnes nouvelles». À savoir, l’infrastructure et les vitraux qui ont tenu, mais également le fait que l’échafaudage qui mettait en danger l’édifice ne s’est pas effondré et n’a donc pas créé d’autres dommages.
"En 2024 la cathédrale Notre-Dame de Paris sera réouverte" affirme @R_Bachelot. "Certains pensent qu'il y aura trop d'argent, d'autres pas assez. A l'heure actuelle, les sommes récoltées nous permettent d'envisager tranquillement ce chantier"#QAG pic.twitter.com/8RFRKk5iuw
— Public Sénat (@publicsenat) April 14, 2021
Une réouverture de imminente de la cathédrale au culte et aux visiteurs en avril 2024, donc?
Des travaux très complexes
Un objectif auquel s’est engagé en décembre 2019 le général Georgelin, chargé de la reconstruction du monument. Néanmoins, la restauration complète de la cathédrale sera loin d’être achevée, plusieurs années de travail supplémentaires seraient encore nécessaires.
«On est toujours en ligne pour tenir ces délais et les travaux avancent toujours de manière active», explique Michel Picaud. «Il y a trois trous à l’intérieur des voutes de la cathédrale. Évidemment, la croisée du transept où la flèche s’était effondrée, il y a un trou béant, mais il y en aussi un dans les voutes du transept nord, il y en a aussi un dans la nef de la cathédrale», énumère-t-il.
Dorénavant, l’étape en cours est dédiée à la consolidation des voutes intérieures de la cathédrale avec notamment le montage d’échafaudages afin de positionner des cintres de soutènement.
«Maintenant que les choix architecturaux ont été faits par la maîtrise d’ouvrage au sujet de la reconstruction de la flèche et du toit à l’identique, les prochaines phases consisteront à planifier et à financer les travaux de reconstructions à proprement parler», souligne Michel Picaud.