Le chef du gouvernement marocain, qui a validé le dialogue avec Israël, encense une décision de la CPI sur les colonies

© AFP 2024 Martijn Beekman / ANP / AFPCour pénale internationale (CPI) de La Haye
Cour pénale internationale (CPI) de La Haye - Sputnik Afrique, 1920, 08.02.2021
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La décision de la CPI étendant sa compétence aux «crimes de guerre ou (…) atrocités commises par le colonisateur israélien dans les territoires palestiniens occupés» est une avancée «historique», estime le chef du gouvernement marocain dans un tweet. Auparavant, il avait qualifié l’accord avec Israël «d’ouverture».

Dans un message posté sur Twitter, le chef du gouvernement marocain, Saad Dine El Otmani, réagit à la décision du 5 février de la Cour pénale internationale (CPI) d’étendre sa compétence territoriale en Palestine «aux territoires occupés par Israël depuis 1967, à savoir Gaza et la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est».

Ainsi, M.El Otmani, qui a signé l’accord de normalisation des relations avec Israël le 22 décembre 2020 à Rabat, affirme que «le verdict des juges de la CPI instaurant la compétence de la Cour sur les crimes de guerre ou les atrocités commises par le colonisateur israélien dans les territoires palestiniens occupés, est un acte historique». Cette décision «ouvre la voie à une éventuelle enquête sur ces violations», ajoute-t-il.

​Encore un revirement?

Le 10 décembre 2020, en annonçant la conclusion d’un accord de paix entre le royaume chérifien et l’État hébreu, Donald Trump avait également signé une déclaration reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

Commentant cette décision, Saad Dine El Otmani avait qualifié, lors d’un entretien à la chaîne qatarie Al Jazeera, «d’ouverture» l’accord de normalisation des relations entre le Maroc et Israël.

«Nous ne voulons pas que la question du Sahara occidental fasse l’objet de troc avec la cause palestinienne». «Néanmoins les circonstances ont exigé que la victoire dans cette bataille coïncide avec l’autre ouverture [l’établissement de relations avec Israël, ndlr]», a-t-il expliqué, soulignant que «les États [étaient] parfois forcés de prendre des décisions difficiles».

Une position qui contraste pourtant avec celle qu’il a tenue fin août, au lendemain de l’annonce de l’accord de paix entre Israël et les Émirats arabes unis.

En effet, s’exprimant lors d’une réunion de la jeunesse de son parti près de trois semaines après la conclusion de l’accord de paix entre Tel Aviv et Abou Dhabi, M.El Otmani avait souligné que «toutes les concessions en cours étaient inacceptables», selon le site Yabiladi.

En attente de la position de la nouvelle administration US?

Le tweet du chef de l’exécutif marocain intervient dans le contexte des déclarations du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, lors de son audition au Congrès pour confirmation de sa nomination. Il y a indiqué que les États-Unis allaient réexaminer toutes les décisions de politique étrangère prises par Donald Trump quelques jours avant son départ de la Maison-Blanche.

Il a notamment évoqué les engagements pris envers les pays arabes qui avaient signé des accords de paix avec Israël.

«Il y a certains engagements qui ont pu être pris dans le contexte de la normalisation de leurs relations avec Israël par ces pays, que je pense que nous devrions examiner attentivement», a-t-il déclaré, tout en se félicitant du «travail qui a été fait pour faire avancer la normalisation avec Israël», espérant pouvoir «également bâtir sur cet acquis».
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