Normalisation des relations avec Israël: le Maghreb divisé en deux camps au détriment de son union?

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Le chef du gouvernement tunisien a affirmé à France 24 que la normalisation des relations avec Israël «n’était pas une question à l’ordre du jour», alignant ainsi la position de son pays sur celle de l’Algérie. Alors que la Mauritanie pourrait rejoindre la position du Maroc, l’Union du Maghreb arabe va-t-elle connaître une nouvelle crise?

Lors d’un entretien accordé à France 24, le chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi, a écarté toute possibilité de normalisation des relations entre la Tunisie et Israël, tout en affirmant respecter la position souveraine du Maroc. Ainsi, Tunis s’accorde avec Alger quant à cette question d’accord de paix.

Par ailleurs, des sources gouvernementales israéliennes ont indiqué au site d’information Ynet que la Mauritanie était sur la même voie que celle du royaume chérifien, ce qui diviserait le Maghreb en deux camps opposés.

La cause palestinienne viendra-t-elle s’ajouter au conflit au Sahara occidental qui est déjà l’un des obstacles majeurs empêchant la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA)?

«Chaque pays a sa réalité»

«Pour la Tunisie ce n’est pas une question à l’ordre du jour», a déclaré le chef de l’exécutif tunisien. «C’est un choix pour lequel le Maroc a opté librement. Nous respectons le choix du Maroc, le Maroc est un pays frère, un pays que nous aimons beaucoup», a-t-il ajouté.

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Évoquant les raisons qui motivent la position de principe de la Tunisie, qui exige comme préalable à toute politique de normalisation avec Israël la création d’un État palestinien indépendant et respectant les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, M.Mechichi a affirmé que «chaque pays a sa réalité, sa vérité, et chaque pays a sa diplomatie qu’il considère être la meilleure pour son peuple».

Quid de la question du Sahara occidental?

Jeudi 10 décembre, Donald Trump a annoncé la conclusion d’un accord de paix entre le Maroc et l’État hébreu sous les auspices des États-Unis. Le Président a reconnu la souveraineté du royaume chérifien sur le Sahara occidental.

La diplomatie algérienne a dénoncé «la décision unilatérale des États-Unis», «en violation du droit international et des résolutions du conseil de sécurité de l’Onu». Alger a également rappelé que ce conflit était «une question de décolonisation» inscrite à l’agenda des Nations unies. Par ailleurs, le ministère algérien des Affaires étrangères a affirmé que la décision américaine «ne changera absolument rien» à la nature et au statut de la question sahraouie.

De son côté, le Front Polisario a estimé pour Sputnik que la décision de Trump était «un coup d’épée dans l’eau» et que seul «le combat armée sur le terrain décidera de l’avenir de la question sahraouie». En effet, depuis le 13 novembre, suite à l’intervention de l’armée marocaine au passage frontalier de Guerguerat, dans le Sud du Sahara occidental, les tensions militaires entre les deux parties font peser un grave danger d’embrasement de la région.

Vers une nouvelle crise au sein de l’UMA?

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Le lendemain de l’annonce faite par Trump, de hauts responsables israéliens ont confié sous anonymat au site d’information hébreu Ynet que «des contacts sont en cours avec des pays africains musulmans comme le Niger, la Mauritanie, le Mali et Djibouti» pour le rétablissement des relations avec Israël à l’instar des Émirats arabes unis, de Bahreïn, du Maroc et du Soudan.

Si la Mauritanie venait à prendre à son tour le train de la normalisation des relations avec Israël, le Maghreb serait divisé en deux camps. D’un côté l’Algérie et la Tunisie, de l’autre le Maroc et la Mauritanie. Ainsi, la question palestinienne viendra ajouter des obstacles à la relance de la construction de l’Union du Maghreb arabe qui stagne depuis 1986, essentiellement à cause du conflit au Sahara occidental.

D’ores et déjà, le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, a estimé lors d’une déclaration à la presse que la décision du Maroc de normaliser ses relations avec Israël était «une source réelle de danger pour l’Algérie».

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