Lors d’un passage mardi 1er décembre sur les ondes de la radio Shems FM, le rapporteur de la Commission des finances, de la planification et du développement à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) tunisienne, Fayçal Derbel, a tiré la sonnette d’alarme quant au risque que d’importantes entreprises publiques, dont Tunisair, déposent le bilan en 2021 à cause de l’impact de la pandémie de Covid-19.
«De nombreuses entreprises risquent de cesser définitivement leurs activités en 2021, du fait de la situation catastrophique dans laquelle elles se trouvent», a déclaré M.Derbel, évoquant en particulier le cas de Tunisair et de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale.
À cause du déficit budgétaire abyssal dont souffrent ces sociétés nationales, le responsable a suggéré d’ouvrir leur capital à des investisseurs extérieurs après avoir mené des réformes structurelles pour les rendre viables. «L’entrée d’un partenaire stratégique devra être assortie de conditions, comme le fait de garder les employés, les rémunérations et de consolider les acquis et droits du personnel», a-t-il précisé.
Les défis de la restructuration
En décembre 2019, le ministre chargé des Grandes réformes auprès du chef du gouvernement, Taoufik Rajhi, avait déjà averti quant à la situation financière de Tunisair, affirmant qu’il fallait au moins un milliard de dinars (près de 320 millions d’euros) pour sa restructuration.
Dans une note de conjoncture publiée sur le site de la Bourse de Tunis, Tunisair a indiqué que ses revenus durant les neuf premiers mois de l’année s’étaient établis à 436 millions de dinars (134 millions d’euros) contre 1,34 milliard de dinars (412 millions d’euros) durant la même période de l’année précédente.