Tunisair dans la tourmente: la centrale syndicale s’oppose au limogeage du PDG par le ministre des Transports

© AFP 2024 FETHI BELAIDUn avion de Tunisair
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Le secrétaire général de la centrale syndicale tunisienne s’est opposé frontalement à la décision du ministre des Transports concernant le limogeage du PDG de Tunisair, soulignant qu’elle était en «contradiction manifeste avec la Constitution», a informé le site Webdo.tn. Depuis des mois, Tunisair connait de graves problèmes financiers.

Le PDG de la compagnie nationale aérienne tunisienne Tunisair, Elyes Mnakbi, qui a tiré en mai la sonnette d’alarme quant au risque de faillite de l’entreprise, a été limogé de son poste lundi 6 juillet par le ministre des Transports et de la Logistique, Anouar Maârouf. M.Mnakbi qui a contesté cette décision pour vice de procédure, vient de recevoir le soutien de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) qui, à son tour, a dénoncé «un limogeage illégal», selon le site d’information Webdo.tn.

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En effet, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a déclaré mardi 7 juillet lors de son intervention au congrès de la Fédération des médias que le limogeage du PDG de Tunisair était «scandaleux», selon le site.

«Vous êtes libres [le gouvernement, ndlr] de nommer ou limoger qui vous voulez, mais il faut que cela soit fait d’une manière légale», a affirmé le responsable syndical, s’adressant au ministre.

Tout en emboitant le pas à Elyes Mnakbi, le chef de l’UGTT a rappelé que la décision du ministre était en «contradiction manifeste avec la Constitution, qui stipule, selon l’article 92, que les nominations et limogeages dans les grandes institutions [publiques, ndlr] sont entre les mains du chef du gouvernement».

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Par ailleurs, le responsable syndical, Sami Tahri, a accusé Anouar Maârouf «de vouloir liquider la compagnie Tunisair». «Les enfants de Tunisair assureront la mission de restructuration et de réforme de la compagnie loin des intentions du ministre», a-t-il assuré.

La situation de Tunisair

Dans un entretien accordé le 15 mai à la revue française Le Point, M.Mnakbi a fait état d’une situation financière inquiétante de Tunisair, à cause de la chute de son activité en raison du Covid-19, mettant en garde contre le risque de sa faillite à court terme si le gouvernement ne lui venait pas en aide.

«Nous attendons l’aide gouvernementale, mais on nous dit que la situation des finances publiques n’est pas bonne», a-t-il lancé, précisant que la compagnie avait besoin «de 100 millions de dinars (31,22 millions d’euros) fin mai pour payer les salaires des employés».

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En plus de l’accord de restructuration de Tunisair signé en mai avec le gouvernement, Elyes Mnakbi a révélé que la direction de la compagnie avait présenté un plan de sauvetage au ministre des Transports. Il a par ailleurs annoncé qu’un grand nombre d’employés pourraient être renvoyés au chômage technique dans les prochains mois.

Les explications du ministre

Les propos tenus par Elyes Mnakbi au Point ont laissé penser que le gouvernement n’avait pas l’intention de sauver Tunisair.

Dans une déclaration du 12 juin à la radio Mosaïque FM, Anouar Maârouf a affirmé que pour sauver la compagnie le gouvernement doit injecter un milliard de dinars (312,14 millions d’euros).

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Tout en précisant qu’il n’était en aucun cas question «de liquider l’entreprise» pour le gouvernement, mais de la réformer et de la restructurer, M.Maârouf a néanmoins précisé que l’État n’injecterait d’argent que s’il «était sûr du retour sur investissement».

«Il est inconcevable d’injecter l’argent du peuple tunisien dans les entreprises nationales sans connaître leurs résultats», a-t-il déclaré, soulignant que «si le gouvernement n’était pas intervenu pour obtenir des prêts en faveur de la compagnie, Tunisair aurait fait faillite».

Selon Webdo.tn, le plan de restructuration de Tunisair nécessite l’injection de 1,3 milliard de dinars (405,78 millions d’euros) dans le but de renouveler la flotte et les équipements terrestres de la compagnie.

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