«La Turquie s’aventure sur un chemin génocidaire», estime le Premier ministre arménien

© Sputnik . Aram Nersesian / Accéder à la base multimédiasituation dans le Haut-Karabakh
situation dans le Haut-Karabakh - Sputnik Afrique
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«Le souhait de la Turquie est de renforcer son rôle et son influence dans le Sud-Caucase». Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, dans une interview au Figaro, accuse Ankara et Bakou d’être responsables de la nouvelle escalade dans le Haut-Karabakh. Il a également estimé que la Turquie s’aventurait «sur un chemin génocidaire».

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a exposé son point de vue sur le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie à cause du Haut-Karabakh, république autoproclamée du Caucase, ainsi que sur le rôle de la Turquie, dans un entretien exclusif au Figaro le 1er octobre.

Selon l’homme politique, Ankara soutient militairement la partie azerbaïdjanaise dans les combats:

«Nous savons que la Turquie a formé et transporté des milliers de mercenaires et terroristes depuis les zones occupées par les Turcs dans le nord de la Syrie. Ces mercenaires et ces terroristes combattent aujourd’hui contre les Arméniens. Beaucoup d’entre eux ne savaient même pas pourquoi la Turquie les a déployés en Azerbaïdjan».

Ankara est-il responsable de l’escalade?

Pour le Premier ministre, la Turquie et l’Azerbaïdjan sont responsables de cette escalade:

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«L’exercice militaire conjoint azerbaïdjano-turc, qui a commencé en août, ne s’est pas terminé. Et l’offensive contre le Haut-Karabakh est en réalité la phase suivante de cette opération. Après s’être préparés, ils ont pris la décision de lancer cette offensive, et ils doivent être tenus responsables de cette escalade […]. Leur objectif est de renverser l’équilibre régional des pouvoirs en leur faveur».

«Le rêve de construire un empire imitant le sultanat»

Nikol Pachinian explique que «le souhait de la Turquie est de renforcer son rôle et son influence dans le Sud-Caucase, et de modifier ainsi le statu quo en vigueur depuis plus d’un siècle».

«Elle poursuit le rêve de construire un empire imitant le sultanat, et s’engage sur un chemin qui pourrait embraser la région», dit-il.

Un cessez-le-feu est-il possible?

Nikol Pachinian a également commenté la possibilité d’un cessez-le-feu. Il insiste sur le fait que c’est à la Turquie et l’Azerbaïdjan d’arrêter les hostilités, «car ce sont eux qui ont déclenché l’offensive et qui, en ce moment, tuent des Arméniens».

«Le Haut-Karabakh ne peut pas désarmer, car cela conduirait à un génocide. Les gens qui vivent là-bas font face à une menace existentielle. À ce stade, la partie adverse ne montre aucune intention d’arrêter les combats. Je ne suis même pas sûr que l’Azerbaïdjan contrôle les terroristes qui combattent à ses côtés. Nos renseignements montrent que dans certains villages d’Azerbaïdjan, les mercenaires entrent dans les magasins, et interdisent la vente d’alcool, en disant qu’ils appliquent la charia», expose-t-il. «La Turquie s’aventure sur un chemin génocidaire».

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Répondant à la question de savoir si les négociations devaient passer par le Groupe de Minsk, le Premier ministre souligne que c’est «le seul format qui existe».

«Les Présidents de la Russie et de la France ont lancé un appel fort. Nous attendons un engagement actif de la communauté internationale pour un arrêt de l’agression. L’appartenance de la Turquie au groupe de Minsk de l’OSCE devrait être suspendue, dès lors qu’elle se comporte de manière partiale et belliqueuse», martèle-t-il.

Combats dans le Haut-Karabakh

Les combats autour du Haut-Karabakh se sont intensifiés le 27 septembre. Comme l’a annoncé la République autoproclamée, les militaires azéris ont ouvert le feu sur son territoire, faisant des victimes civiles. Bakou et Erevan se rejettent l’un l’autre la responsabilité de l’escalade. La loi martiale a été décrétée en Arménie et en Azerbaïdjan.

En dépit des appels à un cessez-le-feu, les échanges de tirs s’intensifient. Des combattants djihadistes ont été envoyés en Azerbaïdjan depuis la Turquie, assure Emmanuel Macron qui appellera son homologue turc pour des éclaircissements.

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