Le fait que l’empoisonnement par le Novitchok se manifeste dans les symptômes spécifiques qui n’ont pas été diagnostiqués chez Alexeï Navalny prouve que l’opposant russe n’a pas été victime de cet agent toxique quel qu’en soit le type, a déclaré à Sputnik l’un des créateurs de la substance, Leonid Rink, commentant l’article de Die Zeit.
«C’est du grand n’importe quoi. Bien sûr, je connais tous les types de Novitchok. Mais cette déclaration n'a rien à voir avec le mécanisme d'action, avec le fait que des symptômes devraient apparaître. Dites ce que vous voulez, mais il n'y a aucun symptôme. Rien. Il n'y a pas de mort. Oubliez le Novitchok», a-t-il déclaré.
La version de Die Zeit
L’hebdomadaire allemand d’information Die Zeit avait plus tôt écrit que l’opposant russe Alexeï Navalny avait été empoisonné par un type de l’agent innervant Novitchok jusque-là inconnu et devait décéder en plein vol vers Moscou.
L’édition écrit que les empoisonneurs auraient mis la substance dans le thé de l’homme politique et sur la tasse dans laquelle ce dernier a bu. À en croire cette même source, des traces du neurotoxique ont été découvertes sur la bouteille qu’a bue Navalny et sur ses mains. Il est expliqué que sa survie est la conséquence du fait que le pilote a pris la décision d’atterrir en urgence et que les médecins n’ont pas tardé à lui donner de l’atropine.
Moscou demande des preuves
Plus tôt dans la journée, le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur allemand Géza Andreas von Geyr pour lui faire part de ses protestations suite aux «accusations infondées» contre la Russie sur l’empoisonnement d’Alexeï Navalny.
Moscou a notamment demandé à Berlin de fournir une réponse substantielle et détaillée à la requête officielle du parquet général de Russie en date du 27 août 2020 avec toutes les données médicales, y compris les biomatériaux, les résultats des examens et les échantillons de test, aux fins de leur étude approfondie et de leur vérification par des spécialistes.
Le 2 septembre, se référant à des médecins militaires, Berlin a annoncé que l'opposant, hospitalisé en Russie puis transféré à l’hôpital universitaire de la Charité de Berlin, avait été empoisonné par une substance du groupe des agents toxiques Novitchok.
De leur côté, les médecins d'Omsk, qui ont traité le 20 août Alexeï Navalny immédiatement après son malaise sur un vol pour Moscou, ont déclaré n’avoir trouvé aucun poison dans son sang ni dans son urine. Selon eux, il souffrait de troubles métaboliques, ce qui a provoqué une forte hypoglycémie.