La TV biélorusse rend publique la «communication interceptée» entre Berlin et Varsovie sur Navalny

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L'enregistrement de la «conversation interceptée» entre deux hommes présentés comme des représentants allemand et polonais a été rendu public par la télévision biélorusse. Ils évoquent l’«empoisonnement» de l’opposant Alexeï Navalny, en disant que les faits ne sont pas importants, car «la guerre est en cours» et «toutes les méthodes sont bonnes».

La chaîne de télévision d'État biélorusse ONT a publié ce vendredi 4 septembre un enregistrement, qu’elle a présenté comme des «négociations téléphoniques interceptées» entre Berlin et Varsovie.

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Sur cet enregistrement rendu public, il est demandé à une personne, qui est présentée comme un représentant allemand du nom de Nick, si l’empoisonnement de Navalny a été confirmé. L’homme fait remarquer que dans ce cas ce n’est pas nécessaire, car «à la guerre, toutes les méthodes sont bonnes».

«Apparemment, tout est selon le plan... Le dossier de Navalny est prêt. Il sera transféré à l'administration du chancelier. Nous attendons sa déclaration», indique celui qui est présenté comme le représentant de Berlin.

«L'empoisonnement est-il confirmé?», demande son interlocuteur qui est présenté comme un représentant de Varsovie, nommé Mike lors de l’enregistrement.

«Écoute, Mike, ça n'a pas d'importance. La guerre est en cours... Et pendant la guerre, toutes les méthodes sont bonnes», répond-il.

Le Président biélorusse Alexandre Loukachenko a annoncé jeudi 3 septembre au Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine que les renseignements de son pays avaient intercepté une conversation entre Varsovie et Berlin montrant que les déclarations de Berlin sur l'«empoisonnement» de Navalny étaient une falsification. Alexandre Loukachenko a également promis de remettre l'enregistrement aux services de renseignement russes.

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Suite à ces déclarations, le service de presse du gouvernement allemand a démenti à RIA Novosti qu’un enregistrement ait pu être intercepté.

«La déclaration de M.Loukachenko ne correspond pas à la réalité. Hier, la chancelière fédérale, le ministre des Affaires étrangères et la ministre de la Défense ont exprimé leur avis sur les nouvelles circonstances dans l’affaire de l’empoisonnement de Navalny. Il n’y a rien à rajouter», telle a été la réponse qu’a reçue l’agence RIA Novosti auprès du cabinet des ministres du pays.

Casser l’envie de Poutine de «mettre son nez» dans les affaires de Minsk

Dans un enregistrement dévoilé par la chaîne de télévision, un prétendu représentant de Varsovie a déclaré qu'il fallait casser l’envie du Président Vladimir Poutine de «mettre son nez» dans les affaires de Minsk et «le submerger» dans les problèmes de la Russie.

«Il faut casser l’envie de Poutine de mettre son nez dans les affaires de la Biélorussie... Le chemin le plus efficace est de le submerger dans les problèmes de la Russie, il y en a pas mal! En plus, bientôt, ils ont des élections, le vote dans les régions de Russie», a déclaré celui qui est présenté comme le représentant de Varsovie.

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«C'est ce qu'on fait», lui a répondu son interlocuteur.

Hospitalisation de Navalny

L’opposant russe Alexeï Navalny a été placé le 20 août en réanimation dans un hôpital à Omsk, en Sibérie. Il a fait un malaise à bord d’un avion à destination de Moscou. Son entourage évoque un possible empoisonnement.

Selon les premières analyses faites par les médecins à Omsk, des troubles métaboliques ont provoqué une forte hypoglycémie. Ils ont par la suite déclaré qu’aucun poison n'avait été détecté dans son sang et son urine. Dans le coma depuis le 20 août, l'opposant a été transféré à l’hôpital de la Charité de Berlin.

Le 2 septembre, le gouvernement allemand a déclaré qu’il avait été empoisonné par un agent toxique de type Novitchok. La partie russe a réagi en soulignant que personne jusqu’à présent ne lui en avait fourni la moindre preuve.

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