Au lendemain de l'information diffusée par Berlin sur l’empoisonnement de Navalny, le Président biélorusse a déclaré que l'annonce faite par Angela Merkel était falsifiée.
Il s’est référé à une conversation interceptée entre Varsovie et Berlin et a promis de fournir un enregistrement.
«Nous avons intercepté une conversation intéressante. Je vous la donnerai à lire. Nous allons la préparer et la transmettre au FSB, [Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie, ndlr]. Il s’agit clairement d’une falsification», a annoncé Alexandre Loukachenko.
«Hier ou avant-hier, avant le discours de Merkel, elle a déclaré que quelqu’un voulait faire taire Navalny. Nous avons intercepté la conversation. Nous avons réalisé que Varsovie échangeait avec Berlin. Il y avait deux interlocuteurs en ligne. C’est notre service de renseignements militaire radioélectronique qui l’a interceptée», explique M.Loukachenko.
«Je pense qu’un groupe de spécialistes a préparé pour Merkel et son administration des faits et peut-être les déclarations qu’elle a faites», ajoute-t-il.
Les éléments bientôt en Russie
Il a également promis de transmettre «la voix et les textes» à la Russie: «Les documents seront envoyés aujourd’hui ou demain à vos services de renseignements [russes, ndlr] pour qu’ils puissent établir qui en a besoin».
Selon le chef d’État biélorusse, l’Occident prépare des «cochonneries» pour la Russie à l'approche des élections régionales dans le pays.
Cette déclaration est survenue ce jeudi 3 septembre lors d’une rencontre avec le Premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine, à Minsk.
Le service de presse du gouvernement dément
«La déclaration de M.Loukachenko ne correspond pas à la réalité. Hier, la chancelière fédérale, le ministre des Affaires étrangères et la ministre de la Défense ont exprimé leur avis sur les nouvelles circonstances dans l’affaire de l’empoisonnement de Navalny. Il n’y a rien à rajouter», telle a été la réponse qu’a reçue l’agence RIA Novosti auprès du cabinet des ministres du pays.
Hospitalisation de Navalny
Alexeï Navalny a été hospitalisé le 20 août à Omsk, en Sibérie, suite à un malaise qu’il a fait à bord d’un avion le transportant à Moscou et qui a dû atterrir en urgence.
Deux jours plus tard, l’homme politique a été transporté par avion à l’hôpital de la Charité à Berlin. Dans un premier temps, les médecins allemands ont affirmé avoir retrouvé des traces d’une substance de la famille des inhibiteurs de la cholinestérase.
Hier, le gouvernement allemand a déclaré que «des preuves sans équivoque» fournies par un laboratoire de la Bundeswehr montraient l’empoisonnement de Navalny par un agent neurotoxique du groupe Novitchok.
Réagissant aux déclarations de Berlin, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a dénoncé «une campagne de désinformation classique». Elle a pointé l’absence de commentaires de la part des forces de l’ordre et des médecins occidentaux à ce sujet et souligne des «déclarations politiques».